À Adamus Stevartus, le 26 décembre 1653, note 1.
Note [1]

Ignorantia Elenchi Maresiana opposita Stevarto… [Le Sophisme marésien {a} contre lequel s’est élevé Stevartus…] est le titre incomplet d’un livre publié sans lieu ni nom (probablement à Leyde), en 1650 ou 1651, contre Maresius (nom latin de Samuel Desmarets, pasteur calviniste originaire de Picardie qui enseignait à Groningue, v. note [14], lettre 76).

Sans parvenir à mettre la main sur ce livre, ni a fortiori sur sa page 111, j’ai seulement trouvé deux ouvrages en lien avec lui qui parurent sous le pseudonyme de Jonathan Helosius (nom qui fait probablement allusion à helos, clou en grec, et qu’on attribue à Desmarets ou à l’un de ses défenseurs), {b} sur une querelle touchant la prédestination :

  • Stevartus ελεγχομενος, sive Jonathanis Helosii Gallo-Belgæ Spongia destinata acerbissimo et convicioso libello quem nuperrime sub hoc titulo : Addenda, delenda, etc. emisit Adamus Stevartus Philosophus Leydensis, ad hos suos quatuor errores capitales propugnandos. 1o. quod idem homo unus et vivus possit esse simul præsens multis in locis a se mutuo magna intercapedine separatis. 2o. quod nulla detur notitia Dei naturaliter omnium mentibus insita. 3o. quod justitia originalis non fuerit naturalis in primo homine. 4o. quod peccatum originale non sit naturale, ceu subjecto debitum vi generationis ordinariæ ex Adamo post peccatum,

    [Stevartus le réfutateur, {a} ou la Cotte de mailles du Gallo-Flamand Jonathan Helosius {b} contre le petit livre très acerbe et très injurieux qu’Adamus Stevartus, philosophe de Leyde, a tout récemment publié, sous le titre de Ce qu’il faut ajouter, détruire, etc., pour combattre ses quatre erreurs capitales suivantes : 1. qu’un seul et même homme vivant pourrait être présent au même moment en de nombreux endroits séparés les uns des autres par une grande distance ; 2. qu’aucune connaissance de Dieu ne serait naturellement implantée dans les esprits de tous les hommes ; 3. que la justice innée n’aurait pas été naturelle chez le premier homme ; 4. que le péché originel ne serait pas inné, mais serait une dette pour qui est descendu d’Adam, par la voie de la reproduction ordinaire, après qu’il eut péché] ; {c}

  • Jonathanis Helosii Hyperaspistes, sive Epistola Nathanaelis Agamenii Frisii ad illustrem virum Claudium Salmasium, de novis quibusdam deliramentis et portentosis hæresibus, Adami Stevarti Philosophi Leydensis, Speciminis ergo breviter enotatis, ex illius conviciosissimo et famoso libello, quem nuper propriis sumptibus suppresso nomine Urbis et Typographi, atque ut aiunt, contra expressum Superiorum suorum interdictum, sub titulo Ignorantiæ Elenchi Maresianæ, emisit adversus Samuelem Maresium, Theologiæ Professorem Groningæ ; Qua occasione ejusdem Maresii orthodoxia, adversus Stevartianas et recentissimas Ultrajectinas criminationes, obiter vindicatur.

    [Le Défenseur de Jonathan Helosius, ou Lettre de Nathanael Agamenius le Frison adressée à l’illustre Claude i Saumaise au sujet de certaines nouvelles extravagances et hérésies monstrueuses d’Adamus Stevartus, philosophe de Leyde, qu’on a brièvement consignées pour l’exemple, tirées de l’infamant et très injurieux petit livre qu’il a récemment publié, à compte d’auteur, sans nom de ville et d’imprimeur, et dit-on contre l’interdit prononcé par ses supérieurs, sous le titre de Sophisme marésien, {c} dirigé contre Samuel Maresius, professeur de théologie à Groningue. À cette occasion et en passant, est vengée l’orthodoxie de ce même Maresius contre les toutes récentes accusations venues de Stevartus et d’Utrecht]. {d}


    1. Mes traductions, sans doute contestables, reposent sur le sens du mot ελεγχος, « réfutation », elenchus en latin. Ignorantia Elenchi est une déduction sans fondement logique, un « sophisme ».

    2. La nationalité « gallo-flamande » de Jonathan Helosius le désigne bien comme un pseudonyme de Samuel Desmarets (Maresius).

    3. Groningue, Johannes Nicolaüs, 1649, in‑8o.

    4. Ibid. et id. 1650, in‑8o.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Adamus Stevartus, le 26 décembre 1653, note 1.

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(Consulté le 19/04/2024)

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