À Johann Rudolf Dinckel, le 14 avril 1662, note 1.
Note [1]

« au dieu boiteux » : invocation de Vulcain (v. note [19], lettre 209) pour inviter Johann Rudolf Dinckel à jeter au feu, s’il ne lui plaisait pas, l’éloge en vers latins (dont le ms BIU Santé no 2007 n’a pas conservé la copie) que Guy Patin avait composé pour le complimenter de son « laurier doctoral » (laurea doctorali) décerné par la Faculté de médecine de Strasbourg.

L’adverbe nuper [récemment] laisse néanmoins perplexe car cette thèse inaugurale avait été soutenue plus de six ans auparavant :

Disputatio Inauguralis Medica de Chylificatione sive ventriculi coctione, ejusdem concoctricis læsa actione, quam Auspice et Præside summo Facultatum Naturalium Directore, Authoritate et Consensu Nobilissimi atque Excellentissimi Celebrrimæ Argentoratensis Universitatis Medicorum Collegii, pro Summis in Arte Medica Honoribus et Privilegiis Doctoralibus acquirendis, Publico et Solenni φιλιατρων Examini subjicit Johannes Rodolphus Dinckel Argentoratensis. Ad diem […]. mensis Novembr. loco horisque solitis.

[Thèse médicale inaugurale sur la chylification, ou coction par l’estomac, {a} et sur le dysfonctionnement du dit concocteur ; sous la protection et la présidence de l’éminent directeur {b} des Facultés des Sciences naturelles, par l’autorité et le consentement du très noble et célèbre Collège des médecins de la très illustre Université de Strasbourg, Johann Rudolf Dinckel, natif de Strasbourg, l’a soumise à l’examen public et solennel des philiatres, pour obtenir les honneurs et privilèges du doctorat en art médical, le (…) {c} novembre aux lieu et horaire habituels]. {d}


  1. V. note [1], chapitre x du Traité de la conservation de santé.

  2. Sans être parvenu à traduire autrement qu’en remplaçant summo… Directore par summi… Directoris.

  3. Quantième non déchiffré sur l’exemplaire que j’ai consulté à la BnF, cote th‑var‑121 (64).

  4. Strasbourg, Jacobus Thilo, 1655, in‑4o.

Force est de se demander si la lettre de Patin ne serait pas plutôt à dater de 1656 que de 1662. La mention, qu’on y lit plus bas, du grand-père de Dinckel, Johann Rolf Saltzmann, mort en 1656 (v. infra note [3]), plaide aussi en faveur d’un anachronisme, tout comme peut-être e fait que Patin ait lui-même entièrement écrit sa lettre dans une période où il peinait à tenir la plume. Tout cela ne m’a pourtant pas convaincu d’en changer la date car la correspondance avec Charles Spon établit que Patin n’a fait la connaissance de Dinckel qu’à la fin de 1657. J’ai donc préféré « naguère » à « récemment » pour traduire nuper. En poussant fort loin l’art de lire, ou plutôt de deviner entre les lignes, j’imagine que Dinckel souhaitait rééditer sa thèse en l’agrémentant des recommandations de ses maîtres (dont Patin à Paris, en 1657-1658).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Rudolf Dinckel, le 14 avril 1662, note 1.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1222&cln=1

(Consulté le 23/04/2024)

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