À Reiner von Neuhaus, le 22 juin 1662, note 1.
Note [1]

« parsemée de pavot et de sésame » ; emprunt, peut-être ironique, de Guy Patin à Pétrone (Satyricon, dernière phrase du chapitre i) :

Et ideo ego adulescentulos existimo in scholis stultissimos fieri, quia nihil ex his, quæ in usu habemus, aut audiunt aut vident, sed piratas cum catenis in litore stantes, sed tyrannos edicta scribentes quibus imperent filiis ut patrum suorum capita præcidant, sed responsa in pestilentiam data, ut virgines tres aut plures immolentur, sed mellitos verborum globulos, et omnia dicta factaque quasi papavere et sesamo sparsa.

[Donc, à mon sens, le résultat le plus clair des études est de rendre nos enfants tout à fait stupides : de ce qui se présente en réalité dans la vie, ils n’entendent rien, ils ne voient rien ; on ne leur montre que pirates, les chaînes à la main, attendant leurs victimes sur le rivage ; que tyrans rédigeant des arrêts pour commander aux fils d’aller couper la tête de leur père ; qu’oracles préconisant, pour chasser la peste, l’immolation de trois vierges ou davantage ; que phrases s’arrondissant en pilules bien sucrées. Faits et pensées, tout est parsemé de pavot et de sésame]. {a}


  1. Dès l’Antiquité, les graines de sésame ont servi à parfumer les friandises, et celles de pavot, à engourdir l’esprit.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Reiner von Neuhaus, le 22 juin 1662, note 1.

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(Consulté le 25/04/2024)

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