À Christiaen Utenbogard, le 6 janvier 1663, note 1.
Note [1]

V. note [1], lettre 680, pour Jan iii van Heurne et ses liens de parenté. Il souhaitait se faire graduer en médecine à Bourges, plus rapidement et à moindres frais qu’à Paris.

L’aconit est une plante fort vénéneuse de la famille des renonculacées. « Les Anciens n’ont pas laissé de la faire servir de médecine contre la piqûre du scorpion, lequel s’amortit [s’engourdit] dès lors qu’il touche seulement l’aconit ; et qui au contraire, en touchant l’ellébore, reprend sa première vigueur. L’aconit ne fait pas mourir quand il trouve quelque autre poison dans le corps, parce qu’alors il<s> se combat<tent>. La marque de ce poison est de faire venir les larmes aux yeux, de causer une grande pesanteur d’estomac et de faire péter souvent. Théophraste dit qu’on le prépare en sorte qu’il fait mourir seulement au bout d’un an ou de deux. Les flèches trempées dans son jus font des plaies mortelles » (Furetière).

La sensitive (Mimosa pudica, mimosa pudique) doit son nom au fait qu’elle se referme la nuit et quand on la touche. Frédéric Blanchard (v. notule {f}, note [33] de la Leçon sur le Laudanum et l’opium) m’a fourni ce précieux complément d’information sur son espèce botanique :

« Les sensitives (Mimosa spp.) sont originaires d’Amérique tropicale. Elles doivent leur nom au fait qu’elles peuvent replier leurs folioles à la moindre stimulation physique en une fraction de seconde. {a} Une des espèces les plus communes est la sensitive pudique (Mimosa sensitiva L.) {b} qui a maintenant envahi de nombreux espaces tropicaux en Afrique et en Asie. Il existe aussi une espèce asiatique thigmonaste {a} d’un autre genre (Biophytum sp.), observée dès la fin du xvie s., qui a amené beaucoup de confusions dans l’interprétation des textes du xviie s. où ces espèces portent assez souvent le nom d’herba viva. » {c}


  1. Mécanisme dénommé thigmonastie, du grec θιγγανω (thigganô), « je touche ».

  2. V. note [2], lettre latine 193.

  3. « herbe animée », biophuton en néo-grec.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Christiaen Utenbogard, le 6 janvier 1663, note 1.

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(Consulté le 25/04/2024)

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