À Charles Spon, le 8 janvier 1649, note 10.
Note [10]

« c’est Silène d’Alcibiade », allusion à la description de Socrate (v. note [4], lettre 500) par Alcibiade dans le Banquet de Platon : sous les apparences d’un rustaud aux yeux bovins, Socrate cachait une « grande âme, une âme sublime et véritablement philosophique » (Adage no 2201 d’Érasme, Sileni Alcibiadis, Les silènes d’Alcibiade).

Silène, nourricier de Bacchus (v. note [23], lettre 260), était fils de Mercure ou de Pan et d’une Nymphe. On lui donne une tête chauve, des cornes, un gros nez retroussé, une petite taille, mais une corpulence charnue. On le représente tantôt assis sur un âne sur lequel il a bien de la peine à se soutenir, tantôt marchant appuyé sur un bâton ou sur un thyrse (javelot entouré de pampre et de lierre). On le reconnaît aisément à sa couronne de lierre, à la tasse qu’il tient, à son air joyeux et même un peu goguenard (Fr. Noël). Dire que Gassendi était le « Silène d’Alcibiade », c’était le comparer à Socrate, tout bonnement.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 8 janvier 1649, note 10.

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(Consulté le 19/04/2024)

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