Note [10] | |
Il a semblé juste de multiplier par dix la somme de 160 000 livres qui est dans les précédentes éditions. Gourville (pages 130‑131) :
L’affaire ne fut pas conclue car Fouquet continua, à l’insu de Gourville, de marchander sa charge en la promettant pour 1 800 000 livres au président de Barentin gendre de Boislève, intendant des finances. Fouquet, redoutant le mécontentement de la reine dont Fieubet était le chancelier, se trouva dans un grand embarras et chercha en vain à obliger son agent, Gourville, de convenir qu’il avait outrepassé ses ordres. Ibid. (page 132) :
Achille de Harlay entra dans les fonctions de procureur général le 20 août 1661 ; Petitfils c (page 354) :
Politiquement et juridiquement, Nicolas Fouquet commettait une erreur fatale en se démettant de sa charge de procureur général du Parlement : uniquement justiciable de ses pairs, un procureur général était à peu près invulnérable ; mais grisé par sa rêverie de devenir premier ministre, Fouquet n’avait pas cru bon de conserver ce procuralat qui l’encombrait, mais qui lui conférait une solide immunité judiciaire. Il sous-estimait la noirceur des nuages qui, soigneusement poussés un à un par Colbert, s’étaient accumulés au-dessus de sa tête : ses comptes troubles de surintendant manipulateur de fortunes ; ses maladresses à l’égard d’Anne d’Autriche, qui le protégeait, comme à l’égard de Mlle de La Vallière (v. note [12], lettre 735), que le roi aimait ; le faste inouï et inconsidéré de son train de vie ; sa mainmise suspecte sur une bonne partie de la Bretagne, avec la fortification de Belle-Île et de l’île d’Yeu, qui faisait de lui un séditieux en puissance, un plausible (sinon vraisemblable) criminel de lèse-majesté (Projet de Saint-Mandé, v. note [5], lettre 730). La foudre qui allait tomber après la fête de Vaux (v. note [11], lettre 712) fut la conséquence d’un empilement de maladresses, et lancée par l’irritation d’un roi qui peinait encore à affirmer sa toute-puissance. La corde rompit donc. |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À André Falconet, le 12 juillet 1661, note 10.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0706&cln=10 (Consulté le 11/12/2024) |