Guy Patin se référait à quatre ouvrages sur les sources thermales du royaume.
- Les Bains de Bourbon Lancy et l’Archambault de I. Auberi, Bourbonnais, docteur en médecine, médecin de Monseigneur le duc de Montpensier. Au roi (Paris, Adrian Périer, 1604, in‑8o de 460 pages) ; Jean i Aubery (Moulins 1569-après 1624), docteur en médecine de l’Université de Montpellier en 1593, intendant des eaux minérales de France vers 1605 (v. l’article très documenté que Claude Lamboley lui a consacré dans le Bulletin de l’Académie des sciences et lettres de Montpellier, 2009, no 40, pages 355‑374), y raconte la restauration des thermes de Bourbon-Lancy par Marc Miron (v. note [6], lettre 550), page 54 vo‑55 vo :
« Mais particulièrement se doit recommander l’heureuse et perpétuelle mémoire de Henri troisième, roi de France et de Pologne, lequel, conseillé d’user des bains, préféra les ruines de Bourbon à Chaudes-Aigues, Bourbonne, Plombières, Balerne, Enos, Vichy et Néris, {a} et ce l’an mille cinq cent quatre-vingt, auquel temps commission fut octroyée à Monseigneur Miron, conseiller d’État et premier médecin de Sa Majesté, seigneur de l’Hermitage, à Monseigneur Donon, contrôleur des bâtiments, et au sieur Baptiste du Cerceau, premier architecte de Sadite Majesté, pour eux acheminer {b} à Bourbon-Lancy afin de rechercher plus particulièrement ses singularités et remettre aucunement {c} l’ancienne commodité des bains accablés et confondus dans leurs ruines, détouper {d} les canaux, tant des fontaines que de la vidange desdits bains, où déjà la longueur du temps avait enseveli le nom avec la forme des choses. Nam habet hoc ætas ut formam primo tollat, tum rem tum famam et nomen : {e} n’ayant aucune adresse {f} des conduites et cours de l’eau, nul titre ou enseignement, nulle date, bref, sans aveu et sans nom, en quoi se fit paraître la capacité et industrie de Monsieur Miron qui, par mouvements divers et rafraîchissements de plusieurs couches sur ses notions, et autant de circuits de discours en son esprit, fortifia ses doctes idées de tant de démonstrations et conséquences qu’il se forma l’ancien être {g} desdits bains, conduisant et traçant lui-même les endroits où il fallait déterrer les canaux, délivrer le bain royal comblé d’immondices, non plus bain, mais piscine ou gardoir de poisson, qui s’y était coulé avec l’inondation du torrent, et s’y était bien nourri et refait, comme carpes et tanches, l’eau n’y étant que tiède, les fontaines presque étoupées, et l’eau pluviale et du torrent plus abondante que la chaude ; ainsi le Nil nitreux est fort abondant en poisson, et les eaux chaudes de Bude sont fort poissonneuses ; {h} ayant ledit sieur Miron tous les jours cent cinquante hommes pour y faire travailler, assisté desdits sieurs contrôleur et architecte, et du sieur Robert, qu’ils avaient pour registre et pour truchement {i} de la tradition du pays touchant la mémoire des bains ; en remuant les terres et nettoyant les fontaines plusieurs marbres, jaspes, porphyres et médailles furent trouvés, ces conduits ouverts tant des fontaines que de la vidange ; la maison fut construite contre un ancien pignon pour la commodité et usage des bains, mais si hâtivement et d’étoffe si frêle que si elle n’est méliorée, elle menace sa ruine. Le bâtiment parachevé, le roi et la reine, son épouse, {j} plusieurs princes, seigneurs, dames s’y transportèrent la plupart pour être secourus à leurs infirmités. » {k}
- V. note [1], lettre 261, pour Vichy dans le Bourbonnais (Allier), tout comme Néris-les-Bains et Enos ; Chaudes-Aigues, en Auvergne (Cantal), reste réputée pour ses sources d’eau chaude. Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne) est la seule ville thermale de Champagne ; Plombières-les-Bains se situe en Lorraine (Vosges) ; La Balerne est une petite rivière du Jura, affluent de l’Ain, mais je n’ai pas trouvé de bains qui portent son nom.
- Se rendre.
- En quelque façon.
- « Ôter l’étoupe, le bouchon qui bouchait une bouteille ou un autre vaisseau » (Furetière) ; déboucher.
- « Le temps a la faculté de supprimer la forme, et aussi l’opulence, le renom et le prestige », emprunt à Juste Lipse parlant de la splendeur éteinte de Thèbes d’Égypte (Louxor) et de Troie dans ses Admiranda, sive de magnitudine Romana libri quatuor [Émerveillements, ou quatre livres sur la grandeur de Rome] (Anvers, Plantin,1598, in‑4o, livre iii, chapitre ii, page 124).
- « Mémoire qu’on laisse ou instruction qu’on donne pour trouver quelque personne ou quelque chose » (Furetière).
- L’ancienne configuration.
- « Quelques-uns veulent que les eaux du Nil soient nitreuses, mais cela n’est pas vrai » (Trévoux). Bude est l’ancien nom de Buda, capitale de la Hongrie : « Il y a des sources d’eau chaude, où l’on cuit des œufs en très peu de temps, quoiqu’on y voie nager des poissons vivants » (ibid.).
- Pour référence et pour interprète.
- Louise de Lorraine (1553-1601).
- V. note [15] de Guy Patin éditeur des Opera omnia d’André Du Laurens en 1628, pour Jean ii Aubery, fils unique de Jean i.
- Nicolai Dortomanni Arnhemii Consilarii et professoris Regii celeberrimæ Universitatis Medicæ Monspeliensis, Libri duo de causis et effectibus Thermarum Belilucanarum parvo intervallo a Monspeliensi urbe distantium.
[Deux livres de Nicolas Dortoman, natif d’Arnheim, {a} conseiller et professeur du roi en la très célèbre Université de médecine de Montpellier, sur les causes et les effets des thermes de Balaruc, {b} situés à peu de distance de la ville de Montpellier]. {c}
- Pugeæ sive de Lymphis Pugiacis libri duo, carminibus espressi a Raymundo Massaco, Medico ; editio secunda, cum notis Joannis Le Vasseur.
[Pugeæ, ou deux livres sur les eaux de Pougues, {d} écrits en poèmes par Raymond de Massac, médecin ; {e} seconde édition, avec les notes de Jean Le Vasseur]. {f}
- Arnheim, en Gueldre, a été la ville natale de Nicolas Dortoman (mort en 1596).
- Balaruc (aujourd’hui Balaruc-les-Bains dans le département de l’Hérault) sur l’étang de Thau.
- Lyon, Charles Pesnot, 1579, in‑8o de 218 pages.
- Dans le Nivernais, v. note [62] du Manuscrit 2007 de la Bibliothèque interuniversitare de Santé.
- Raymond de Massac a été doyen de la Faculté de médecine d’Orléans au xvie s.
- Paris, Toussaint du Bray, 1597 et 1599, in‑8o, suivi par Les fontaines de Pougues, de Raymond de Massac, mises en vers français par Charles de Massac, son fils… (ibid. et id. 1605, in‑8o de 44 pages).
- V. note [12], lettre 246, pour le livre de Jacques ii Cousinot sur l’eau minérale de Forges (Paris, 1631).
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