À Claude II Belin, le 7 avril 1638, note 11.
Note [11]

De la dynastie des Stuarts, Charles ier (Dumferline, Écosse 1600-Londres 9 février 1649) était le fils de Jacques ier et d’Anne de Danemark. Prince de Galles en 1612, à la mort de son frère aîné Henry, il avait succédé à son père en 1625. Livré à son favori Buckingham (v. note [21], lettre 403), il s’était laissé entraîner par instinct d’absolutisme vers le catholicisme (« papisme », qu’il ne professait pas) et avait blessé la Nation dès le commencement de son règne en persécutant les calvinistes (presbytériens écossais et puritains anglais), en favorisant les catholiques, en attaquant les libertés publiques et en dissolvant successivement plusieurs parlements qui avaient refusé des subsides et manifesté une redoutable opposition au roi.

Charles gouvernait alors depuis 1629 sans Parlement, avec ses ministres William Laud, archevêque de Canterbury, et sir Thomas Wentworth, comte de Strafford. Il multipliait les extorsions, les taxes arbitraires, les violences, les concussions, les actes de despotisme, et les persécutions religieuses et politiques. Ses efforts obstinés pour établir en Écosse la liturgie anglicane soulevaient les presbytériens de ce pays, qui signèrent le Scottish national Covenant, prirent les armes et envahirent l’Angleterre (Bishops’ wars, v. note [11], lettre 45).

De tous les souverains d’Europe au xviie s., Charles ier a connu le destin le plus tragique. Marche après marche, la révolution politique et religieuse qui commençait dans son pays allait le conduire jusqu’à l’échafaud.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 7 avril 1638, note 11.

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(Consulté le 01/12/2024)

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