À André Falconet, le 16 août 1650, note 11.
Note [11]

Le chapitre xii du livre iii (La Manière de purger [De purgandi Ratione]) de la Méthode pour remédier (ou Thérapeutique universelle de Jean Fernel, édition française de Paris, 1655, v. note [1], lettre 36) est intitulé En quel temps de la maladie, en quel jour et à quelle heure il convient de purger [Quo morbi tempore, quo die, quaque hora purgandum]. Concernant la purgation trop précoce du malade que La Guilleminière reprochait à Falconet, on y lit notamment (page 201) :

« C’est cela même qu’Hippocrate a ordonné de médicamenter et mouvoir ce qui est cuit, et non pas ce qui est cru. Toutefois, dans l’accroissement de la maladie, lorsque la matière n’est pas encore parfaitement cuite, mais seulement manifestement, lorsqu’elle est cuite obscurément, il est aussi permis de l’évacuer en quelque façon. Car le précepte d’Hippocrate est de médicamenter ce qui est cuit parfaitement, mais de quelque sorte que ce soit ; et bientôt après, il n’excepte de ce qui doit être médicamenté que ce qui est absolument cru, comme dans le commencement des maladies. Ainsi il permet de médicamenter tout ce qui sera cuit en quelque façon que ce soit : peu ce qui sera cuit obscurément, modérément ce qui le sera manifestement, mais puissamment ce qui le sera parfaitement. »

Fernel ajoute un peu plus loin (pages 202‑203) :

« Ainsi l’expérience de l’art a fait souvent remarquer que par la purgation, soit qu’elle arrivât d’elle-même, ou par industrie, la concoction était avancée et bientôt après, les urines rendues plus pures et avec lie, et que la maladie douteuse et dangereuse devenait sûre et salutaire. C’est cela même que conseille Hippocrate : qu’au commencement des maladies aiguës, il faut user de médicaments et que s’il y a quelque chose à mouvoir dans les maladies, il faut que cela soit lorsqu’elles commencent. Or d’autant plus que la maladie est aiguë, plus aussi faut-il avancer et ordonner une puissante purgation afin qu’aux maladies extrêmes il soit aussi apporté des remèdes extrêmes. Après avoir exhorté par ces raisons, non seulement à la promptitude, mais encore à la force du remède, il enseigne d’évacuer incontinent, dès le même jour, toute la matière émue, de peur qu’étant agitée çà et là, elle ne se jette sur quelque principale partie, et n’apporte quelque malheur soudain et imprévu. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 16 août 1650, note 11.

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(Consulté le 28/03/2024)

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