À Charles Spon, le 30 décembre 1650, note 11.
Note [11]

Hémorroïdes (Trévoux) : « maladie qui vient au fondement par une abondance de sang mélancolique qui se jette sur les parties. Il y a des hémorroïdes ouvertes, d’autres fermées. Il y en a d’internes et d’externes. Il y en a de critiques, criticæ, et de symptomatiques, symptomaticæ. La cause des hémorroïdes ouvertes, fluentes, vient de ce que les vaisseaux du rectum s’ouvrent. Les hémorroïdes fermées, cæcæ, viennent de ce que ces mêmes vaisseaux s’enflent et qu’il s’y fait des obstructions. On demande si ces vaisseaux qui s’ouvrent dans les hémorroïdes ouvertes sont les artères ou les veines, et l’on répond que ce sont les unes et les autres. La corruption du sang est le principe général qui les produit, mais l’air, les aliments et la boisson dont on use, les passions mêmes de l’âme peuvent aussi les donner, au sentiment de quelques médecins »

Les hémorroïde sont sources de douleurs (fissuration, thrombose, abcès) et d’hémorragies anales (qui leur ont valu leur nom, dérivé de haïma, « sang », et rhein, « couler », en grec). Elles sont toujours aujourd’hui d’une très grande banalité (« qui n’en a pas eu en aura »). Une fois éliminées les autres causes de saignement par en bas, les hémorroïdes sont rarement la manifestation d’une grave maladie (hypertension portale, ou augmentation de la pression dans le système veineux porte par obstacle au drainage veineux le plus souvent lié à une cirrhose). À l’époque, on les tenait pour révélatrices d’un déséquilibre des humeurs, avec excès de bile noire, ou d’une mauvaise hygiène de vie.

La Consultation 11 fournit quantité de détails complémentaires sur les hémorroïdes et leur saignement (généralement tenu pour bénéfique). Les notes [7] et [8] de la lettre 482 définissent les formes tuméfiées des hémorroïdes, appelées fics (mal Saint-Fiacre) et marisques, que Guy Patin assimilait abusivement à des maux vénériens.

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 30 décembre 1650, note 11.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0253&cln=11

(Consulté le 25/04/2024)

Licence Creative Commons