Voici ce qu’en a dit Retz dans ses Mémoires (pages 1108‑1109), sans parler explicitement de l’offre archiépiscopale qu’on lui faisait à Lyon :
« Les avis que M. le cardinal Mazarin avait de Rome, et l’émotion des esprits, qui paraissait et qui croissait même à Paris touchant ma prison, l’obligèrent à donner au moins quelques démonstrations touchant ma liberté ; et il se servit pour cet effet de la crédulité de Monsignor Bagni, nonce en France, homme de bien et d’une naissance très relevée, mais facile {a} et tout propre à être trompé. Il me l’envoya, accompagné de MM. de Brienne et Le Tellier, pour me proposer et ma liberté et de grands avantages en cas que je voulusse donner ma démission de la coadjutorerie de Paris. Comme j’avais été averti par mes amis de cette démarche, je la reçus avec un discours très étudié et très ecclésiastique qui fit même honte au pauvre Monsignor Bagni et qui lui attira ensuite une fort rude réprimande de Rome. Ce discours, qui m’avait été envoyé par M. de Caumartin, et qui était fort beau et fort juste, fut imprimé dès le lendemain. {b} La cour en fut touchée au vif. Elle changea et mon exempt et mes gardes ; mais […] la providence de Dieu ne m’abandonna pas et elle fit que ces changements n’altérèrent point du tout mon commerce. »
- Accommodant.
- Réponse de Mgr le cardinal de Retz faite à M. le nonce du pape et à MM. de Brienne et Le Tellier, secrétaires d’État, publié en août 1653.
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