À Gilles Ménage, le 20 juillet 1651, note 12.
Note [12]

Page 189, au mot Cervoise, {a} à l’érudite dissertation de Ménage sur l’étymologie du mot, Guy Patin propose d’ajouter le fruit de ses lectures latines : « Cervoise parce qu’elle rend visite au cerveau, {a} ou qu’elle est comme la vigueur de Cérès ». {c}


  1. La bière, v. note [34], lettre 176.

  2. Le trait vient des Epistolarum familiarum [Lettres familières] (Amsterdam, 1639, v. note [3], lettre latin 194) de son futur correspondant Reiner von Neuhaus (Regnerus Neuhusius). Une lettre écrite à son jeune frère Alexander Neuhusius, datée de Harlingen (Frise), le 1er décembre 1637, contient une longue suite de fantaisies étymologiques, dont : « Cerevisia : quod cerebrum visat » (7e ligne, page 197).

  3. De très nombreux ouvrages citent ce dicton, que le juriste allemand Andreas von Knichen (1560-1621) a ainsi expliqué dans le premier chapitre iv, pages 84‑85, de sa De Vestiturarum pactionibus, Pars altera… [Seconde partie sur les Conventions vestimentaires…] : {i}

    Isis uxor Osyris Ægyptia, dum parentibus suis, qui omnes reges fuisse scribuntur, sacrificaret, invenit hordei segetem, atque inde spinas marito regi et eius consiliario Mercurio, demonstravit. Unde Ægyptii eandem Cererem esse volunt, et ab hoc nomine cerevisia potus, qui de hordeo præcipuus fit, dicitur et etymologisatur cerevisia, cereris vis in aqua, meminit Gobelin.

    [L’Égyptienne Isis, épouse d’Osiris, quand elle offrait un sacrifice à ses ancêtres, qui, écrit-on, avaient tous été des rois, découvrit la pousse d’orge et en montra ensuite les épis à son royal mari et à son conseiller Mercure. De là vient que les Égyptiens ont voulu l’identifier à Cérès {ii} et en tirer le nom de la cervoise, boisson qui est principalement faite d’orge. Au dire de Gobelinus, {iii} la cervoise tire sa dénomination et son étymologie de Cereris vis in aqua]. {iv}

    1. Hanau, Claudius Marnius et héritiers de Ioannes Aubrius, 1607, in‑4o en deux parties de 148 et 487 pages.

    2. V. note [18], lettre 539, pour Cérès, déesse romaine des moissons et des céréales, qui est ici mêlée une curieuse réunion des panthéons égyptien et gréco-romain.

    3. Person Gobelinus (1358-1421), chroniqueur de Westphalie.

    4. « La vigueur de Cérès en liquide ».

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Gilles Ménage, le 20 juillet 1651, note 12.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1019&cln=12

(Consulté le 24/04/2024)

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