Autres écrits : Traité de la Conservation de santé (Guy Patin, 1632) : Chapitre III, note 12.
Note [12]

Cardiogme, synonyme de cardialgie (v. note [18] du mémorandum 19) : « picotement ou sensation mordicante à l’orifice de l’estomac [cardia], occasionné par une humeur acrimonieuse qui incommode cette partie » (Trévoux) ; du grec kardia et ogmos, sillon que trace la charrue.

Galien a longuement disserté sur les diverses sortes de vins au chapitre iv, livre xii de sa Méthode pour remédier, avec ces remarques sur les syncopes et les maux d’estomac (Kühn, volume 10, pages 831‑832) :

Hæc omnia vina stomacho qui amara vexatur bile salubria sunt. Ideoque illis utendum, quoties is vel ex ardenti febre offensus syncopem attulerit vel alias multa in eum bilis fluxerit vel multam imbiberit. Quibus tamen ex crudis humoribus syncopes periculum imminet, sane Falernum tanto jam memoratis præstat, quanto tum melioris est succi, tum etiam calidius ; nam et velocius illis per corpus distribuetur et crudis humoribus concoquendis auxilio erit. Quæ quum dictorum singula aliud magis, aliud minus faciant, omnia tamen Falerna magis stomachum roborant.

[Tous ces vins {a} sont bienfaisants pour l’estomac de celui que la bile tourmente. Atteint d’une fièvre ardente, il en usera chaque fois qu’il sera frappé de syncope, qu’il sera victime d’un important afflux de bile ou qu’il aura bu en trop grande quantité. Pourtant, chez ceux que des humeurs crues mettent en danger de syncopes, le falerne {b} l’emportera nettement sur ceux que j’ai cités, car il est de meilleur suc et plus chaud ; se distribuant plus rapidement qu’eux dans la totalité du corps, il aidera à la coction des humeurs crues. Tous les falernes renforcent puissamment l’estomac, bien que ces autres vins exercent plus ou moins que lui cet effet].


  1. Galien a précédemment cité les crus de Sorrente en Campanie (Surrentinum), de Segni (Signinum) et de la Sabine (Sabinum) près de Rome, de Tivoli (Tiburtinum) et des Marses (Marsum) dans le Latium.

  2. Falernum, vin de Campanie produit dans la province de Caserte.

V. supra note [4] pour un autre avis de Galien sur les vertus du vin, à quoi Furetière a ajouté : « Galien a écrit qu’il y a du vin qui nourrit autant que la chair de porc, quoiqu’elle soit la nourriture la plus solide ; et pour cette raison, la viande ordinaire des athlètes. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Traité de la Conservation de santé (Guy Patin, 1632) : Chapitre III, note 12.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8170&cln=12

(Consulté le 16/04/2024)

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