Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Naudæana 2, note 12.
Note [12]

« Il a beaucoup écrit. »

Melchior Guilandinus (imprimé Guillandinus dans le Naudæana) est le nom latin de Melchior Wieland, en allemand, Melchiorre Guilandino, en italien, ou Melchior Guilandin, en français. Voyageur, botaniste et médecin cosmopolite, il était né en Prusse (Borussus, ici imprimé Borustus), vers 1520 à Königsberg, et mourut à Padoue en 1589.


Additions et remarques du P. de Vitry
(1702-1703, v. note [12] des Préfaces), pages 177‑180 :

« Le récit des aventures de cet auteur n’est pas exact. On pourrait le rectifier ainsi : {a} l’envie que Guilandin conçut, dès son jeune âge, de voyager ne se trouva pas satisfaite par la vue de l’Europe ; à peine le monde entier lui paraissait-il assez grand pour contenter sa curiosité ; heureusement pour lui, ses desseins furent secondés de la libéralité d’un noble vénitien qui lui fournit le moyen de parcourir l’Asie et l’Afrique ; content des découvertes qu’il fit sur les plantes dans ces deux vastes parties du monde, il se disposa à en aller faire autant en Amérique ; pour cet effet, il repassa d’Égypte en Sicile, dans le dessein de se rendre à Lisbonne, d’où il devait s’embarquer pour cette expédition ; mais dans le trajet qu’il lui fallut faire de Sicile en Portugal, son vaisseau fut arrêté près de Cagliari {b} par dix galères de corsaires. Après s’être battu sept heures entières et avoir repoussé deux fois les Barbares, il fallut céder au nombre. On les mena à Alger où on les fit servir sur les galères. Guilandin y était lorsqu’Assan, fils de Cheredin, dit Barberousse, avait le gouvernement d’Alger. {c} Il en fut enfin tiré par la libéralité de Gabr. Fallopius, professeur de botanique et de chirurgie à Padoue, {d} qui lui paya sa rançon. Il le dit lui-même : Verum satis tibi non erat (en s’adressant à Fallope) tot nominibus ad æternam gloriam contendisse, nisi etiam Melchiorem Guilandinum gravi ære obstrictum ex manibus Numidarum Maurorumque gratis redimeres. {e} Le Tomasini le dit aussi, [Præter Lectorem Simplicium eligebatur cultos Viridarii, inter quos recenset Gaspar Bohinus, Aloysium Anguillaram, secundum in ordine Præfectum, et Aloysium Anguillaram tertium. Prioris extat memoria sub Aloysii nomine libris publicis anni 1547,] qui etiam perhibent (scilicet publici) Anguillaræ anno 1561. viridarium relinquenti die xx. Septembris ejusdem anni successisse Melchiorem Guilandinum Borussum e vinculis Turcarum ære Fallopii liberatum. {f} Guilandin était à Padoue avant l’an 1577, il y mourut le 25 décembre 1586. {g} La querelle qu’il eut avec Scaliger est touchant le Papyrus Ægyptiaca. Ce dernier fit des remarques sur le Commentaire que Guilandin avait donné de trois chapitres de Pline dans lesquels il est parlé de cette plante. {a} Ces remarques de Scaliger sont imprimées avec ses opuscules. » {h}


  1. Vitry a fidèlement fondé son récit sur la référence qu’il cite : page 166 du Melchioris Guilandini Papyrus, hoc est Commentarius in tria C. Plinii Majoris de papyro capita ; multiplici rerum variarum cognitione refertus, recensente, et summariis, atque Indice Rerum Verborumque augente Henrico Salmuth [Le Papyrus : Commentaire de Melchior Guilandus sur les trois chapitres de Pline l’Ancien à propos du papyrus ; empli de multiples connaissances sur des choses variées, revu et augmenté de résumés, et d’un index des matières et des mots, par Heinrich Salmuth (1522-1576, père du médecin Philip Salmuth, v. note [5], lettre latine 146)] (Amberg, Schönfeld, 1613, in‑8o ; précédentes éditions à Venise, Antonius Ulmus, 1572, in‑4o, et à Lausanne, Franciscus le Preux, 1576, in‑4o).

  2. Capitale de la Sardaigne.

  3. Le corsaire ottoman Barberousse (v. note [13] du Patiniana I‑3), bey d’Alger, avait cédé ce gouvernement à Hassan Agha, qui l’occupa de 1534 1543, avec le titre d’amiral de la flotte ottomane. Selon les historiens modernes, il n’était pas le fils de Barberousse, mais un enfant sarde qu’il avait capturé pour le rendre eunuque et en faire son majordome.

  4. Gabriel Fallope, v. note [16], lettre 427.

  5. Page 208 du Papyrus de Guilandinus (référence fournie par Vitry) :

    « Mais il ne vous suffisait pas d’avoir obtenu la gloire éternelle à tant d’égards : vous avez en outre racheté à prix fort Melchior Guilandinus retenu prisonnier, en le tirant, sans frais pour lui, des mains des Numides et des Maures. »

  6. « Outre le lecteur des simples, était élu un conservateur du jardin. Parmi eux, Caspar Bauhin {i} recense Aloysius Mundella, {ii} qui fut le deuxième à en être l’intendant, et Aloysius Anguillara, {iii} qui fut le troisième. La mention du premier des deux figure sous le nom d’Aloysius dans les registres publics de l’an 1547 ;] ceux de 1561 relatent aussi qu’Anguillara laissa lui succéder, le 20 septembre de la même année, Melchior Guilandinus, natif de Prusse, que l’argent de Fallope avait libéré des chaînes des Turcs. » {iv}

    1. V. note [7], lettre 159.

    2. V. note [26], lettre 1020.

    3. V. note [13], lettre latine 351.

    4. Vitry a tiré cette citation (que j’ai complétée entre crochets, pour la rendre plus compréhensible, en supprimant sa parenthèse, devenue inutile) du Gymnasium Patavinum [L’Université de Padoue] (page 97) de Giacomo Filippo Tomasini (Udine, 1654, v. note [8], lettre 406).

  7. Le même Gymnasium Patavinum précise (page 305) que Guilandinus a commencé ses démonstrations de botanique au Jardin de Padoue en 1564, et les a poursuivies jusqu’en 1590.

  8. Animadversiones in Melchioris Guilandini Commentarium de Papyro [Blâmes sur le commentaire de Melchior Guilandinus à propos du papyrus], in Ios. Iusti Scaligeri Iulii Cæsaris a Burden filii Opuscula varia antehac non edita… [Divers opuscules inédits de Joseph-Juste Scaliger, fils de Jules-César de Burden…] (Paris, Jérôme Drouart, 1610, in‑4o, pages 3‑55).

    V. note [57] du Faux Patiniana II‑3, pour d’autres détails sur cette querelle.


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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Naudæana 2, note 12.

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(Consulté le 03/12/2024)

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