Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 5 manuscrit, note 13.
Note [13]

V. notes [54] infra, seconde notule {c}, pour la confession, et [27], lettre 183, pour le siège de La Rochelle (1627-1628), épisode le plus sanglant de la guerre que Louis xiii et Richelieu menèrent contre les protestants français.

Cette victoire fut suivie, en 1629, par l’établissement d’un collège jésuite à La Rochelle. Ces pères défendaient certes les intérêts politiques de Rome et de l’Espagne en France, et on les accusait régulièrement de vouloir y semer le trouble pour en extirper le protestantisme ; mais, sauf à échafauder des arguties fort tortueuses, je peine à comprendre leur intérêt et celui du roi d’Espagne à favoriser la résistance de La Rochelle car, bien au contraire, ses soutiens militaires venaient des puissances réformées (Angleterre et Provinces-Unies). Le fait indiscutable est que pendant les « guerres civiles » (guerres de Religion), l’Espagne et les jésuites avaient « fomenté » (comploté) en faveur de la Ligue.

Jules Michelet, Histoire de France au dix-septième siècle. Richelieu et la Fronde (Paris, Calmann Lévy, 1899, pages 27‑28) :

« Nos jésuites, moins guerriers d’action que ceux d’Allemagne, l’étaient aussi d’esprit. L’âme d’Ignace, romanesquement aventurière, autant que patiente et rusée, vivait toujours dans l’Ordre. Plusieurs, dans leurs chambrettes de la maison professe, rue Saint-Antoine, créaient des flottes, des armées sur papier. D’autres, au grand Collège de la rue Saint-Jacques, {a} la verge en main, faisaient la guerre aux hérétiques absents, sur le dos de leurs écoliers. Rome répondait peu à cette ardeur guerrière. Sa piètre politique de neveux ne menait pas à grand-chose. […] Richelieu, au contraire, après le coup de La Rochelle, était exactement l’idéal, le messie de leur désir, le prêtre militant, le prêtre cavalier, n’ayant d’aides de camp que des prêtres et, pour arrière-garde et réserve mettant partout des régiments de jésuites. Par lui, ils firent leur entrée triomphale à La Rochelle, plus tard dans toutes les villes huguenotes du Languedoc et de Poitou. Il les fourra aux armées mêmes, “ pour donner des remèdes et des bouillons aux soldats ”. »


  1. Le Collège de Clermont (devenu Louis-le-Grand en 1682, v. note [2], lettre 381).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 5 manuscrit, note 13.

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(Consulté le 25/04/2024)

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