Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 6 manuscrit, note 13.
Note [13]

V. notes :

  • [19], lettre 79, pour la ladrerie, ancienne dénomination de la lèpre, maladie jugée infamante ; bien que ce mot ait aussi le sens de « sordide avarice » (Furetière), Tallemant des Réaux lui a donné son premier sens quand il a repris cette anecdote (v. la biographie de François d’Amboise infra) ;

  • [21], lettre 207, pour Navarre, et [6], notule {b}, des Affaires de l’Université en 1650-1651, pour La Marche, collèges de l’Université de Paris ;

  • [4], lettre de Charles Spon, datée du 11 septembre 1657, pour la spatule, [5], lettre 70, pour la poêlette, et [27], lettre 156, pour la lancette, instruments dont le premier servait à appliquer les pommades, et les deux autres, à saigner les veines, et qui étaient les attributs des chirurgiens barbiers, corporation que les chirurgiens de Saint-Côme méprisaient et harcelaient sans relâche de leurs sarcasmes (v. notes [1] et [22], lettre 6).

Pour le reste, cet article du Borboniana est consacré à quatre membres de la famille d’Amboise (ou d’Amboyse), qui furent tous profondément dévoués au service de la Couronne de France, qui les en récompensa bien. Appartenant à la branche de Chaumont, ils étaient cousins des d’Amboise d’Aubijoux (v. note [34], lettre 288).

  • Le père, Jean (Douai 1514-Paris 1584) figure à la page 59 de la Liste funèbre des chirurgiens de Paris, avec cette mention : « chirurgien ordinaire du roi Charles ix, était issu des seigneurs d’Amboise. Il eut trois fils qui se rendirent célèbre chacun dans leur état, dont on fera mention dans la suite. » Natif de Flandre espagnole, Jean d’Amboise avait été naturalisé Français en 1566. Il avait épousé Marie Fromager, fille de Jean Fromager, chirurgien juré au Châtelet de Paris. Les nobles ascendances dont d’Amboise (et non D’Amboise ou Damboise) ornait son patronyme étaient authentiques et ses fils en héritèrent (v. la Généalogie de la Maison d’Amboise et Clermont d’Amboise, Bussy, Aubijoux, etc., page 26).

  • François (1550-1619), sieur d’Émery, fils aîné de Jean, avait régenté pendant quatre ans au Collège de Navarre, avant d’être élu procureur de la Nation de France en 1572. Il devint ensuite avocat au Parlement de Paris, conseiller puis président au parlement de Bretagne, avocat général au grand Conseil (1586), maître des requêtes (1597) conseiller au Conseil privé, et enfin conseiller d’État (1604).

    Il reste connu aujourd’hui des érudits pour son autre carrière, celle de littérateur, notamment comme traducteur d’ouvrages italiens et coéditeur (Paris, 1616) des œuvres latines d’Héloïse et Abélard (v. note [92] du Faux Patiniana II‑7). Son discours de paranymphe, prononcé devant les licenciés de la Faculté de médecine de Paris (v. note [8], lettre 3), n’a apparemment pas été imprimé : je ne l’ai trouvé dans aucune de ses bibliographies.

    Bayle lui a consacré un article, et Tallemant des Réaux, le premier paragraphe de l’historiette intitulée D’Amboise père et fils (tome ii, page 282) :

    « Monsieur d’Amboise était maître des requêtes. Son père avait été premier chirurgien du roi. {a} Un jour, le feu président de Mesmes {b} lui reprocha, en bonne compagnie, que son père était chirurgien : “ Il est vrai, répondit-il, et il me souvient qu’il me disait qu’il n’avait jamais pu vous guérir de la ladrerie, ni votre père ni vous. ” » {c} Ce bon M. d’Amboise ne rencontrait pas si bien en toutes choses, témoin la préface qu’il a mise au-devant des Œuvres d’Abélard. » {d}


    1. Jean d’Amboise (v. supra) est réputé avoir successivement servi cinq rois de France, de François ier à Henri iii, mais sans avoir obtenu le titre de premier chirurgien.

    2. Henri ii de Mesmes (président au mortier en 1621, v. note [12], lettre 49).

    3. « Ils en sont accusés ; et le plus fâcheux, c’est qu’une de leurs sœurs mourut, il y a quelques années, tout<e> dévisagée de ladrerie » (note de Tallemant des Réaux).

    4. V. les notes C et F de Bayle.

  • Adrien (1551-1616), fils puîné de Jean, recteur de l’Université de Paris en 1579, licencié de théologie en 1582, aumônier du roi Henri iv et principal du Collège de Navarre en 1594, devint curé de Saint-André-des-Arts (v. note [10], lettre 277) en 1595, puis comte-évêque de Tréguier, en Bretagne (Côtes-d’Armor), de 1604 à sa mort. Bayle lui a consacré un article

  • Jacques (1558-1606), fils cadet de Jean, est ainsi cité aux pages 71‑72 de la Liste funèbre des chirurgiens de Paris :

    « né à Paris, 3e fils de M. Jean d’Amboise […], après avoir exercé dans la Maison du roi la charge de son père avec réputation, entra en licence dans la Faculté de médecine, la soutint avec honneur et, après l’avoir finie, fut bientôt admis au nombre des médecins du roi. Pendant le cours de sa licence, il fut élu recteur de l’Université, et il eut à faire, durant son rectorat, deux actions importantes : la première fut de prêter le serment de fidélité pour l’Université entre les mains du roi Henri iv ; la seconde furent deux plaidoyers qu’il fut engagé de prononcer en Parlement contre les jésuites, pour le jugement du procès qui y était pendant entre l’Université et ces pères, qui lui donnèrent lieu de faire briller son éloquence en deux assemblées très nombreuses, où ces discours furent beaucoup applaudis. »

    Les Annales de la Société des soi-disant jésuites… {a} (tome premier, pages 496‑504) ont transcrit et longuement commenté le Décret de l’Université de Paris, qui ordonne une procession publique en action de grâces de la réduction de la ville de Paris sous l’obéissance du roi Henri iv, comme légitime souverain, et qu’on intentera un procès aux pères jésuites. Il est daté du 12 avril 1594 et signé Jacques d’Amboise. L’action contre les jésuites avait pour but unique « de les chasser tous sans exception » du royaume.

    Dans son Éloge historique de la Faculté de médecine de Paris (Paris, 1773), Jacques-Albert Hazon a parlé de son rectorat (pages 36‑37) :

    « Nos bacheliers et nos licenciés ont fourni à l’Université des recteurs {b} d’un grand nom et d’un mérite distingué.

    Les docteurs des facultés, sortis, par le doctorat, des nations académiques, ne purent plus prétendre au rectorat ; les bacheliers et les licenciés, appartenant encore aux nations, furent éligibles. {c} On nommait rarement des licenciés, et il < y > fallait avoir des raisons particulières ; ils avoisinaient trop le doctorat et, pour lors, les nations prenaient des précautions pour qu’ils éloignassent le doctorat ou qu’ils abdiquassent le rectorat. Telles furent celles qui furent prises pour la promotion de M. Jacques d’Amboise, licencié en médecine, qui avait un mérite non commun, et dont on avait besoin dans les circonstances critiques où il fut nommé recteur, après la réduction de la capitale sous l’obéissance de Henri iv. […] Notre licencié plaida en plein Parlement, et en latin, dans le grand procès que l’Université intenta à la nouvelle Société en 1594. » {d}


    1. Paris, 1764, v. note [26] du Naudæana 4 manuscrit.

    2. V. note [3], lettre 595, pour la charge et les fonctions du recteur de l’Université de Paris, qui était ordinairement élu parmi les membres de la Faculté des arts.

    3. V. note [8], lettre 679, pour les quatre nations qui composaient la Faculté des arts. Hazon nous apprend ici que les bacheliers licenciés des facultés majeures (théologie, médecine et droit canonique) y étaient assimilés tant qu’il n’avaient pas atteint le grade de docteur.

    4. La Compagnie de Jésus.

    Jacques d’Amboise avait été reçu bachelier à l’examen de 1592 sous le décanat de Henri Blacvod (1590-1594, v. note [29], lettre 390). Le catalogue de Baron et la collection des thèses conservée par la BIU Santé ne recensent qu’un seul acte qu’il ait disputé, le 28 avril 1594 : sa cardinale, présidée par Nicolas Ellain (v. note [10], lettre 467), sur la question An venæ sectio arthritidi purgatione commodior ? [Dans la goutte, la phlébotomie convient-elle mieux que la purgation ?] (réponse affirmative) ; le candidat y arbore son titre d’Academiæ Parisiensis Rector [recteur de l’Université de Paris] et dédie son travail au roi Henri iv. Ses deux thèses quodlibétaires n’ont laissé de trace ni dans les catalogues ni dans le tome ix des Comment. F.MP. rédigés par Blacvod (qui sont courts, peu soignés et incomplets, sans doute en lien avec les désordres de la Ligue) : n’y sont mentionnés que la vespérie et le doctorat d’Amboise (le 16 avril 1594, soit fort peu de temps après son admission à la licence de médecine, qui le mena à sortir de la Compagnie des chirurgiens) ; son nom figure pour la première fois dans la liste des docteurs établie en novembre 1594, et pour la dernière fois en novembre 1606, avec la mention medicus regius. D’Amboise avait en effet été nommé professeur royal de médecine (et non pas simplement médecin du roi) en 1596. Il mourut de la peste le 30 août 1606 (Encyclopédie méthodique de médecine). Bayle lui a consacré un bref article.

    En dépit de mes recherches approfondies, je n’ai pas vu trace d’un acte qu’il ait disputé sous la présidence de Jacques i Cousinot (reçu docteur régent en 1592, v. note [26], lettre 7). En 1595 (sans jour ni mois), d’Amboise a présidé une thèse quodlibétaire de Jacques L’Écrivain sur la question An totus homo a nativitate morbus ? [De naissance, l’homme est-il tout entier maladie ? (affirmative), dont le manuscrit est conservé par la BIU-Santé. Guy Patin a repris ce sujet dans sa fameuse thèse de 1643, Estne totus homo a natura morbus ?

Dans le Borboniana imprimé (1751, page 254), la transcription s’interrompt brusquement après « Son père était chirurgien. Et comme… », avec cette note (a) : « Il manque ici deux pages dans l’original. » V. infra la fin de la note [28] pour une exception qui prouve la mauvaise foi de cette assertion. Le texte non censuré reprend avec l’article x sur M. de Sancy (v. infra note [36]).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 6 manuscrit, note 13.

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(Consulté le 19/04/2024)

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