Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Triades du Borboniana manuscrit, note 13.
Note [13]

Triades 13-18.

  1. « Aristote, au livre i Du Monde et du Ciel, quand il traite de la perfection du Monde, dit qu’il est absolument parfait parce que toutes choses vont par trois. » {a}

  2. « Dieu est un dans la Trinité {b} des personnes. »

  3. « Le feu est triple : élémentaire, terrestre et souterrain, ou inférieur. » {c}

  4. « La totalité du Monde contient trois mers : la Grande Mer ou Océan, {d} la mer Méditerranée, la mer Caspienne ; celle-là ne déborde jamais, bien que de très grands fleuves, comme la Volga, s’y déversent. » {e}

  5. « Le tyran des Turcs écrit qu’il est le maître de trois mers : Blanche, Noire et Rouge ; et en raison de cette triplicité, Neptune lui attribue légitimement et véritablement le trident. » {f}

  6. « Les trois parties de l’Ancien Monde sont l’Europe, l’Asie et l’Afrique. De même, le Nouveau en possède trois : l’Amérique, la Terre Antipolaire, par-delà le détroit de Maine, {g} et la Terre Polaire, encore inconnue, par-delà la Nouvelle-Zélande. » {h}


    1. Aristote (ici appelé le « Chef » des philosophes), Traité du Ciel, livre i, § 2, parlant des trois dimensions de l’univers :

      « C’est que, parmi les grandeurs, l’une n’est divisible qu’en un sens unique, c’est la ligne ; {i} l’autre, l’est en deux, c’est la surface ; {ii} l’autre, l’est en trois, c’est le corps. {iii} Il n’y a pas de grandeurs autres que celles-là, parce que trois est tout et que trois renferme toutes les dimensions possibles. En effet, ainsi que le disent les pythagoriciens, l’univers entier et toutes les choses dont il est composé sont déterminées par ce nombre trois. »

      1. Nommée γραμμη, grammê.

      2. Nommée επιπεδος, épipédos.

      3. Nommé σωμα, sôma.
    2. « Mystère ineffable que la foi nous enseigne, la croyance d’un seul Dieu en trois personnes » (Furetière).

    3. Le feu « élémentaire » est l’un des quatre composants fondamentaux de la nature, avec l’eau, l’air et la terre. Le feu « terrestre », spontané ou dompté par l’homme, est celui qui consume la matière à la surface de la terre. Le feu « souterrain » est celui des volcans (et des enfers).

    4. C’est-à-dire, aujourd’hui, l’ensemble des océans du globe.

    5. V. notule {a}, note [24], lettre 197, pour la mer Caspienne et la Volga qui s’y déverse.

    6. V. notes [14], lettre 45, pour le Grand Turc, et [56] du Patiniana I‑3 pour le trident de Neptune (dont Daniel Tilenus fait un attribut du pape dans la notule {f}).

      La mer Blanche était un autre nom de la mer Égée, « parce qu’on la tient pour une mer fort sûre » (Trévoux). Les mers Noire et Rouge ont conservé leurs anciens noms.

    7. La « Terre Antipolaire » (ibid.) était un autre nom du pays hyperboréen, {i} qui correspondait à notre actuel océan Arctique. Sans le bien connaître, on le situait alors vaguement au nord du fretum del Maine, {ii} « le détroit de Maine », aujourd’hui identifié comme un vaste golfe creusé dans la côte orientale de l’Amérique du Nord : il est délimité, au sud, par le Cap Cod, {iii} et au nord, par la pointe méridionale de la Nouvelle-Écosse. {iv}

      1. V. note [3], lettre latine 475.

      2. Sic.

      3. Dans le Massachusetts (États-Unis).

      4. Au Canada.

    8. La « Terre Polaire », ou Australe, était le continent Antarctique, alors seulement supposé par les géographes (terra incognita) : v. note [49] du Grotiana 3.

      Dans le manuscrit, le mot Zenlam (qui ne veut rien dire) est précédé des trois lettres Zel, que le copiste a barrées. Ce remords m’a incité à traduire novam Zenlam par Nouvelle-Zélande (Trévoux) :

      « Zélande Nouvelle, ou la Terre des États, {i} Zelandia Nova, Regio Ordinum. C’est un pays des Terres Australes. Il est dans la mer Pacifique […]. Les Hollandais, qui l’ont découverte l’an 1654, {ii} lui ont donné le nom qu’elle porte. On n’en connaît aucune particularité ; on ne sait pas même s’il s’agit d’une île, ou d’une partie du continent Austral. »

      1. États de Hollande et de Frise-Occidentale.

      2. Plus exactement en 1642, par le navigateur Abel Tasman, natif de Groningue.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Triades du Borboniana manuscrit, note 13.

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(Consulté le 29/03/2024)

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