De Charles Spon, le 10 juillet 1657, note 13.
Note [13]

« le seul cheval dans l’écurie » ; disant cela de son ami Siméon Courtaud, {a} Charles Spon disait vouloir « parler avec [comme] le docteur Zacutus », et renvoyait évasivement Guy Patin à un commentaire figurant dans les :

Zacuti Lusitani Medici, et Philosophi præstantissimi, Operum Tomus secundus, in quo Praxis Historiarum. Ubi morborum omnium internorum curatio, ad Principum Medicorum mentem explicatur : graviora dubia ventilantur, ac resolvuntur : Practicæ denique Observationes permultæ suis locis insperguntur. Præmittitur Introitus Medici ad Praxin : necnon Pharmacopœa elegantissima. Accessit Praxis Medica Admiranda, ab ipsomet Auctora non parum de novo locupletata : in qua Exempla mirabilia, monstrosa, circa abditas morborum causas, signa, eventus, atque curationes proponuntur.

[Second tome des œuvres de Zacutus Luzitanus, {b} très éminent madecin et philosophe, dans lequel se trouve la Pratique par les observations : le traitement de toutes les maladies internes y est expliqué en conformité avec l’esprit des meilleurs médecins ; les doutes les plus sérieux sont dissipés et résolus ; le tout est saupoudré, aux endroits requis, de très nombreuses observations. Au début se trouvent : une Initiation du médecin à la pratique et une très élégante Pharmacopée. On y a ajouté la Pratique médicale admirable que ledit auteur a lui-même de nouveau fort enrichie, où sont présentés de merveilleux et surprenants exemples touchant aux causes cachées de maladies, à leurs signes et à leurs traitements]. {c}


  1. V. note [19], lettre 128.

  2. V. note [7], lettre 68.

  3. Lyon, Jean-Antoine Huguetan, le fils, et Marc-Antoine Ravaud, 1649, in‑fo en deux parties de 655 et 146 pages.

Ce volume contient 80 Præcepta generalia, ad veram medendi methodum summe necessaria [Préceptes généraux éminemment nécessaires à la véritable méthode de remédier]. Le précepte xx (page 11), intitulé Medicus amet consultationes [Que le médecin affectionne les consultations] disserte sur ce passage du 8e Précepte d’Hippocrate (Littré Hip, volume 9, page 263‑265) :

« Il n’y a aucune disgrâce, si un médecin, embarrassé dans quelque occasion auprès d’un malade, et ne voyant pas clair à cause de son inexpérience, réclame la venue d’autres médecins avec qui il consultera sur le cas actuel et qui s’associeront à lui pour trouver le secours. Dans une affection qui demeure, le mal devenant plus intense, l’embarras fait qu’au moment beaucoup de choses échappent. »

Le « seul cheval dans l’écurie » de Spon prend son sens enfoui dans ce propos de Zacutus :

Hoc oraculo monet Divinus auctor, ut Medicus gaudeat, in curatione morbi gravissimi, sæpe secum habere colloquutorem, miti enim et diserta concertatione elicitur veritas. Qui enim alios non vult convocare ad consilium, is vult solus esse in præsepe equus, quare a domo, et a curatione explodendus : quoniam cognitio, et curatio morborum res sunt difficiles ; quare oportet ut earum veritas ex multorum voto elucescat. Deinde plus vident oculi, quam oculus, […] et doctissimus quisque sæpe obliviscitur, et unusquisque maiorem adhibet diligentiam, circumspiciens testes ignorantiæ suæ.

[Par cet oracle, le divin auteur exhorte le médecin à être heureux, quand il traite une très grave maladie, de pouvoir discuter avec quelqu’un, car une concertation calme et bien menée fait jaillir la vérité. Celui qui ne veut pas appeler les autres en consultation veut donc être le seul cheval dans l’écurie. Il faut chasser celui-là de la maison et du soin, parce que le diagnostic et le traitement des maladies sont choses difficiles, et qu’aux vœux de tous, il faut que se dévoile leur vérité. Et puis enfin, deux paires d’yeux en voient plus qu’une seule, il arrive souvent au plus savant d’oublier, et chacun doit mettre une très grande diligence à chercher les preuves de sa propre ignorance].

Les autres professeurs de Montpellier (Louis Soliniac, Martin Richer de Belleval, Pierre i Sanche) étant absents, Courtaud se retrouvait seul pour présider au baccalauréat médical du fils Mazuray (v. note [1], lettre 474).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – De Charles Spon, le 10 juillet 1657, note 13.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=9023&cln=13

(Consulté le 18/04/2024)

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