De François Rassyne, le 27 décembre 1656, note 13.
Note [13]

Ioan. Fernelii Ambiani, Pathologiæ libri vii [Les 7 livres de la Pathologie de Fernel], livre vi (De partium quæ sub diaphragmate sunt morbis [Maladies des parties qui sont sous le diaphragme]), chapitre viii (Iecoris lienisque symptomata, et horum causæ [Symptômes du foie et de la rate, et leurs causes] (Ioannis Fernelii Ambiani, universa Medicina… [La Médecine universelle de Jean Fernel, natif d’Amiens,…], Jakob Stoer, 1578, page 289, lignes 12‑21 :

Itaque in leucophlegmatia quoniam solida sunt omnia, cruditas e visceribus per venas in omne corpore permeat : in ascite vero quoniam exesum, apertum, ruptum, fissumve aliquid est, serosus humor utpote tenuis, sine sanguine solus uti solet per renes excidit, et in addominis capacitatem illabitur. Haud secus atque suppurans pleritis, exesa aut discissa succingente costas membrane, affatim irruit in thoracis capacitatem. Turpiter hallucinantur qui putant pe angustos cæcosque poros serosum humorem transferri in capacitatem abdominis. Nam hac ratione ascites peræque omnes invaderet : et distribuendis humoribus videretur natura inutiliter vias ductúsque tam multos destinasse.

« C’est pourquoi en la leucophlegmasie, {a} n’y ayant point de solution de continuité, la crudité est portée des viscères par les veines dans tout le corps ; mais en l’ascite, l’humeur séreuse étant subtile, passe seule sans être accompagnée de sang, de même qu’elle a coutume de sortir par les reins, et s’écoule en la capacité de l’abdomen, parce qu’il y a quelque chose de rongé, ouvert, rompu ou fendu. {b} Comme le pus de la pleurésie, qui tombe < tout > à coup dans la capacité du thorax, quand la membrane qui entoure les côtes est percée ou déchirée. Car autrement, il ne se peut faire en ce lieu-là un si grand amas de sérosités outre l’ordre de la nature. Ceux-là se trompent lourdement, qui pensent que l’humeur séreuse passe dans la capacité de l’abdomen par des pores étroits et cachés. Car par cette raison, toutes sortes de personnes seraient également sujettes à cette sorte d’hydropisie, et semblerait que la nature eût inutilement destiné tant de passages et de conduits pour la distribution des humeurs. » {c}


  1. Anasarque ou hydropisie confirmée (v. note [19], lettre 307).

  2. Fernel ne nomme pas explicitement le foie, mais « quelque chose de fendu » (aliquid fissum) ; tandis que François Rassyne parlait de « foie fendu » (fisso iecinore), d’où aurait fui le liquide de l’ascite, goutte à goutte.

    Tout ce raisonnement, fondé sur les quatre humeurs et la circulation préharveyenne du sang, n’a plus aucun sens et n’est même plus compréhensible aujourd’hui. L’ascite dite mécanique est le résultat d’une augmentation de la pression dans la veine porte (hypertension portale) liée à une obstacle vasculaire à l’écoulement veineux du foie (une défaillance du cœur droit dans le cas de l’embolie pulmonaire).

  3. Traduction par A.D.M. pages 436‑437 (v. note [1], lettre 36).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – De François Rassyne, le 27 décembre 1656, note 13.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=9067&cln=13

(Consulté le 18/04/2024)

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