À Claude II Belin, le 7 décembre 1632, note 14.
Note [14]

Dans l’ère pré-infectieuse où Guy Patin écrivait, on donnait le nom d’abcès, ou apostume, à tout « amas d’humeurs corrompues qui se fixent en quelque partie du corps, et qui y forment une tumeur » (Académie). Il pouvait s’agir de pus (infection), de sang (hématome organisé) ou de tout tissu ramolli ou liquéfié (nécrose tissulaire par infarctus ou cancer). Les abcès superficiels (sous-cutanés) étaient accessibles au drainage (incision, cautère). Les abcès internes (profonds) touchaient principalement le foie, le mésentère, le poumon, le rein et le cerveau.

La collection de l’abcès est une modalité essentielle dans la défense de l’organisme contre les agressions : elle circonscrit et séquestre l’inflammation (v. note [6], lettre latine 412) pour permettre l’évacuation de son produit, par rupture spontanée ou provoquée (incision chirurgicale). Tuméfaction et douleur en sont les signes majeurs ; rougeur, chaleur et pusatilité (due à l’augmentation du flux artériel) s’y associent dans les abcès chauds, mais sont absentes dans les abcès froids, particulièrement provoqués par la tuberculose et par la syphilis (gommes).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 7 décembre 1632, note 14.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0013&cln=14

(Consulté le 25/04/2024)

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