À Claude II Belin, le 27 octobre 1634, note 14.
Note [14]

Antoine de L’Âge de Puylaurens (mort à Vincennes en 1635) était gentilhomme (et favori) de Gaston d’Orléans. D’abord son enfant d’honneur, compagnon de jeux et de plaisirs, il avait acquis sur l’esprit de Gaston un grand ascendant et il prit une part active à toutes les intrigues auxquelles Monsieur se trouva mêlé. Sur ses conseils, Gaston s’était retiré à Bruxelles après la défaite de Castelnaudary en 1632 (v. note [16], lettre 13). Puylaurens s’employa à réconcilier Gaston avec la cour, en lui faisant accepter le principe de casser le mariage clandestin qu’il avait contracté avec la princesse Marguerite de Lorraine.

Richelieu le récompensa de ce bienfait en érigeant pour lui en duché pairie la seigneurie d’Aiguillon en Agenais et lui donna en mariage, avec 100 000 livres comptant, une de ses cousines, Marguerite Philippine de Cambout-Coislin, fille puînée du baron de Pont-Château. Sa sœur aînée était en même temps mariée au duc de La Valette (v. note précédente), tout comme une autre cousine du cardinal, Mlle du Plessis-Chivry, avec le comte de Guise. La cérémonie eut lieu le 28 novembre 1634 au Petit Luxembourg, et les fêtes, le soir, à l’Arsenal.

La faveur de Puylaurens fut fort brève : il ne tint pas sa promesse de démarier le duc d’Orléans et se remit à intriguer de plus belle en sa faveur. La riposte du cardinal fut immédiate et sans pitié : arrêté au Louvre en février 1635, le duc fut enfermé au château de Vincennes (v. note [4], lettre 20) ; il y mourut d’une fièvre pourprée au mois de juin suivant (G.D.U. xixe s.).

Puylaurens ne laissa pas d’enfant et son duché échut en 1638 à une nièce de Richelieu, Marie-Madeleine de Vignerod, veuve du marquis de Combalet. Guy Patin a souvent évoqué la duchesse d’Aiguillon (v. note [62], lettre 101) dans la suite de ses lettres, en termes généralement peu flatteurs.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 27 octobre 1634, note 14.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0018&cln=14

(Consulté le 02/12/2024)

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