À Charles Spon, le 23 février 1655, note 14.
Note [14]

« par crainte des juifs. » Cette expression se trouve trois fois dans l’Évangile de Jean :

  • La fête des Tentes (7:13),

    Nemo tamen palam loquebatur de illo propter metum Iudæorum,

    [Toutefois, personne ne parlait librement de lui (Jésus), par crainte des Juifs] ;

  • La Passion, L’Ensevelissement (19:38),

    Post hæc autem rogavit Pilatum Ioseph ab Arimathia eo quod esset discipulus Iesu occultus autem propter metum Iudæorum ut tolleret corpus Iesu et permisit Pilatus venit ergo et tulit corpus Iesu,

    [Après cela, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate l’autorisation d’enlever le corps de Jésus] ;

  • La Passion, Apparition aux disciples (20:19),

    Cum esset ergo sero die illo una sabbatorum et fores essent clausæ ubi erant discipuli propter metum Iudæorum venit Iesus et stetit in medio et dicit eis Pax vobis.

    [Le soir de ce même jour, le premier de la semaine, toutes portes étant closes par crainte des Juifs, là où se trouvaient les disciples, Jésus vint et se tint au milieu d’eux ; il leur dit : « Paix soit à vous »].

Toutefois, le mot juifs (ou pharisiens, v. note [14], lettre 83) s’accorde ici mal avec l’habitude qu’avait Guy Patin, dans la querelle de l’antimoine, d’appeler « bons Israélites » (v. note [22], lettre 406) les ennemis de l’émétique, et de « Samaritains » (v. note [18], lettre 488), ses partisans. L’expression est néanmoins réutilisée dans la lettre à Charles Spon, datée du 9 mars 1655 (v. sa note [7]). Toujours est-il qu’en ce premier trimestre de 1655, les deux partis ont échangé une grêle de libelles anonymes dont les deux principaux antagonistes identifiés étaient Jacques Thévart (pour l’antimoine, v. note [23], lettre 146) et François Blondel (contre, v. note [11], lettre 342) ; dans ce fatras (v. note [11], lettre 342), il est impossible d’identifier avec assurance le pamphlet contre l’antimoine auquel Patin faisait ici précisément allusion.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 23 février 1655, note 14.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0391&cln=14

(Consulté le 13/10/2024)

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