À André Falconet, le 24 octobre 1662, note 14.
Note [14]

Claude Le Blanc, que Guy Patin a dit originaire du Languedoc, était professeur de droit canonique en Sorbonne. {a} L’abbé G. Périès l’a mentionné dans La Faculté de droit dans l’ancienne Université de Paris (1160-1793) (Paris, L. Larose et Forcel, 1890), à propos d’une querelle dont on trouve des échos plus anciens dans notre édition (pages 249‑250) :

« Les charges de la Faculté se conservèrent indentiques à elles-mêmes jusqu’à la réforme de 1679, le doyen garda sur ses collègues la suprématie administrative et doctrinale que nous lui avons connue. Il s’éleva portant vers 1657 des difficultés relativement à l’élection de ce dignitaire. Me de Buisine, {b} qui pendant longtemps avait réuni dans ses seules mains tous les pouvoirs de la Faculté, voulait encore demeurer le maître absolu, même quand on lui eut imposé des collègues, et pour soutenir ses vues ambitieuses, il prétendit que le chef du Collège devait être doyen d’âge. Halley, Le Blanc, Cottin et De Loy, trop mécontents de son administration pour la prolonger davantage, réclamaient un doyen élu, et pressaient Buisine de rendre compte de sa gestion et de leur laisser des locaux dans l’École pour leur usage personnel. Un procès s’ensuivit. Le Parlement saisi de l’affaire fixa enfin les règlements suivants (1660) :

  1. tous les ans régulièrement, les docteurs régents et les docteurs honoraires réunis procèderont à l’élection du doyen ;

  2. les attributions et privilèges de ce dernier consistent à convoquer les assemblées de la Faculté ; à les présider, c’est-à-dire à émettre les propositions, à recueillir les suffrages et à rédiger les conclusions ; il est nommé le premier, jouit de la préséance dans l’École et aux assemblées de l’Université, reçoit le serment des bedeaux et officiers, et s’occupe de la haute police de la Faculté, ainsi que de la défense de ses nombreux intérêts ;

  3. le doyen d’âge, Senior Scholæ ou primicerius, argumente le premier dans les conférences, choisit les textes destinés aux discussions académiques, précède ses collègues dans les processions et remplace le doyen en cas d’absence ou de maladie.

Ces sages mesures étaient destinées à satisfaire en quelques points les prétentions égoïstes de Buisine sans troubler l’organisation intérieure de la paix de l’École. Le Parlement laissait à la Faculté le soin de conserver les attributions du syndic et du questeur, {c} ou de les attribuer à un autre de ses membres, comme il lui conviendrait. ces attributions furent maintenues et Buisine fut désigné pour les fonctions de questeur, tandis que Me Jean Davezan était nommé syndic. »


  1. La Faculté parisienne de droit canonique, autrement nommée Faculté du décret, était sise en Sorbonne (v. note [5], lettre 19) et exclusivement vouée à l’enseignement du doit canonique (v. note [8], lettre 679).

  2. Philippe de Buisine, v. note [43] des Affaires de l’Université en 1650-1651 dans les Commentaires de la Faculté de médecine de Paris.

  3. Respectivement chargés de défendre les intérêts juridiques et financiers de la Faculté.

Guy Patin a signalé la mort de Le Blanc, à l’âge de 73 ans, dans sa lettre à Falconet du 30 octobre 1670. Un autre fils d’André Falconet, prénommé Henri (que Patin appelait « le chevalier », v. note [10], lettre 745), s’apprêtait à étudier le droit à Paris auprès de Le Blanc.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 24 octobre 1662, note 14.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0735&cln=14

(Consulté le 19/04/2024)

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