À Charles Spon, le 17 novembre 1662, note 14.
Note [14]

La reine accoucha d’Anne-Élisabeth de France le 18 novembre ; l’enfant mourut le 30 décembre suivant.

Loret (Muse historique, livre xiii, lettre xliv, du samedi 11 novembre 1662, page 569, vers 87‑130) :

« Ces jours passés, on oyait dire
Que, d’ici, le roi notre Sire
Partait avec intention
D’aller prendre possession
De Dunkerque, ville frontière,
Maintenant à nous tout entière ;
Mais ce voyage est différé,
Et l’on tient pour tout assuré
Qu’il ne doit prendre cette peine
Qu’après les couches de la reine.

Certes, ce rachat important
Avec cinq millions comptant
Est une mémorable marque
Des bontés d’icelui monarque :
Comme il a le courage haut,
Il la pouvait prendre d’assaut,
Toutes choses lui sont possibles,
Et ses armes sont invincibles ;
Mais, voulant doucement régner,
Il aime bien mieux épargner
La vie et le sang de ses hommes
Que non pas de si grosses sommes,
Que par un amas assez prompt
Il tira de son propre fonds,
Pour rendre, sans mort et sans noise,
La susdite ville française,
Comme elle fut autrefois
Sous plusieurs de nos défunts rois.
Et pour prouver ce que j’avance,
Que dans Dunkerque notre France
Eut de la vogue et du crédit,
Un homme du pays m’a dit
Que, par une antique police,
Aux tribunaux de la justice,
Les magistrats qui sont commis
De Madame sainte Thémis, {a}
En révérant notre langage
Le mettent toujours en usage
Pour exposer leurs règlements,
Leurs sentences et jugements.
Que la chose soit véritable,
Ou que ce ne soit qu’une fable,
Je fais ici savoir à tous
Que Dunkerque, enfin, est à nous. »


  1. Déesse grecque de la Justice, v. note [13], lettre 1011.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 17 novembre 1662, note 14.

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(Consulté le 19/04/2024)

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