Note [14] | |
Les Additions et remarques du P. de Vitry (1702-1703, v. note [12] des Préfaces), page 180, éclairent fort opportunément cet article du Naudæana : « Troile Sanelli. Lisez Troile Savelli. Voyez les remarques sur la Confession de foi de Sancy, chap. i, sur la fin où l’on parle de ce Troile Savelli, que l’on dit être le jeune homme que Sixte v fit mourir avant l’âge fixé par les ordonnances, et qui sua du sang à la mort. » V. note [34] des Déboires de Carolus pour l’anonyme Recueil de diverses pièces servant à l’histoire de Henri iii… (Cologne, 1666), qui faisait partie des livres saisis chez Charles Patin en 1667. Il contient une réimpression de la Confession catholique de Nicolas Harlay de Sancy, ouvrage anonyme paru en 1550 (v. note [38] du Faux Patiniana II‑6), attribué à Théodore Agrippa d’Aubigné (v. note [26], lettre 342). La remarque citée par Vitry se trouve aux pages 58‑59 de la réédition du Recueil parue à Cologne, chez Pierre Marteau, en 1699 (tome second, in‑12). Elle porte sur un passage (page 46) qui concerne le pape Sixte Quint (1585-1590, v. note [45] du Naudæana 1), « qui fit trancher en sa vie quatre mille têtes », et que la Confession accusait d’avoir signé un pacte avec le diable (« l’Ambassadeur d’Enfer ») pour jouir d’un pontificat de sept ans : « Souvienne-toi que l’an passé, voulant faire mourir le fils de… pour avoir…, {a} la justice te remontrant que par les lois elle ne le pouvait faire mourir devant seize ans, tu le fis pourtant mourir, et répondis que tu en donnais deux des tiens. » Voici la remarque à laquelle renvoyait Vitry (pages 58‑59) : « M. de Varillas le nomme Troile Savelli et dit que ce jeune homme n’avait que douze ans lorsque le pape Sixte cinquième le fit exécuter à mort en 1585. {a} Le Thuana rapporte aussi que Cicarella parle du supplice du jeune Savelli, sans le nommer, mais qu’il lui donne dix-neuf ans, nonobstant quoi cet auteur prétend qu’on ne pouvait le faire mourir justement, quoiqu’il eût tué un homme, parce que, suivant les lois, il fallait être âgé de vingt ans complets pour être punissable du dernier supplice : {b} aussi dit-on qu’il avait sué du sang à la mort, {c} montrant ainsi la violence faite aux lois en sa personne ; et que sa mère, le voyant mener au supplice, se précipita d’une fenêtre et se tua. {d} Brantôme dit que ce jeune homme avait accompagné à Rome l’ambassadeur d’Espagne, son oncle, qui était d’ailleurs extrêmement dans les bonnes grâces de Sixte cinquième. » {e} Le Borboniana 9 manuscrit (v. sa note [42]) et le Faux Patiniana II‑5 (v. sa note [59]) sont revenus sur cette sanglante anecdote : les antipapistes ont pu l’inventer, mais elle a été souvent imprimée. |
Imprimer cette note |
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Autres écrits : Ana de Guy Patin : Naudæana 2, note 14. Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8193&cln=14 (Consulté le 15/10/2024) |