À André Falconet, le 4 mai 1663, note 15.
Note [15]

La Vertu du Catholicon d’Espagne, au début de la Satire Ménippée (pages 15‑16 de l’édition de 1882) : {a}

« Quant au charlatan lorrain, il n’avait qu’un petit escabeau devant lui, couvert d’une vieille serviette, et dessus, une tirelire {b} d’un côté et une boîte de l’autre, pleine aussi de Catholicon, dont toutefois il débitait fort peu parce qu’il commençait à s’éventer, manquant de l’ingrédient le plus nécessaire, qui est l’or. Et sur la boîte était écrit :

Fin galimatias alias Catholicon composé
pour guérir les écrouelles
. {c}

Ce pauvre charlatan ne vivait que de ce métier et se morfondait {d} fort, combien qu’il fût affulblé d’un caban {e} fourré tout pelé, à cause de quoi les pages l’appelaient monsieur de Pellevé. {f} Et, pour autant que l’Espagnol {g} était fort bouffon et plaisant, ils l’appelaient monsieur de Plaisance. À la vérité, la drogue de celui-ci était souveraine. J’ai vu monsieur d’Aumale, comte de Boulogne, qu’elle a guéri de la jaunisse safranée {h} dont il languissait ; le poète de l’Amirauté {i} en a été guéri de la gratelle {j} dont il était rongé jusqu’aux os ; […]»


  1. V. note [18], lettre 310.

  2. « Petit tronc portatif qui a une ouverture en haut, dans laquelle on fait passer la monnaie qu’on veut donner en aumône » (Furetière).

  3. V. note [10], lettre 274, pour ces adénites tuberculeuses (scrofules) qui ont la vertu ordinaire de guérir d’elles-mêmes.

  4. « Manteau de pluie qu’on porte à cheval » (Furetière).

  5. Grelottait.

  6. Probable allusion a la noble famille de Pellevé : Gilles Ménage dit que pélevé désigne « celui qui a les cheveux droits sur le front » (en brosse) et que les Pellevé en ont tiré leur patronyme.

  7. Charlatan concurrent du Lorrain, qui vendait avec plus de succès le même Catholicon.

  8. Ictère très prononcé ; je n’ai pas trouvé trace de M. d’Aumale comte de Boulogne, sans doute un personnage fictif.

  9. V. notes [47] et [48] du Borboniana 8 manuscrit pour ce surnom de Philippe Des Portes, en lien avec sa très étroite amitié pour Anne de Joyeuse, amiral de France de 1582 à 1587.

    Guy Patin évoquait ici (mais sans doute à tort) l’un de ses successeurs, André-Baptiste de Brancas, sieur et amiral de Villars en août 1594 : s’étant jeté dans le parti de la Ligue et des Espagnols, il avait voulu faire de la Normandie une seigneurie indépendante ; il se maintint dans Rouen, même après l’abjuration de Henri iv, et se soumit en 1594. Fait prisonnier par les Napolitains au siège de Doullens, il obtint d’eux sa liberté contre une forte rançon, mais les Espagnols le découvrirent et le massacrèrent le 25 juillet 1595 (Adam). Il n’était pas apparenté au marquis de Villars (v. note [1], lettre 936).

  10. V. note [5], lettre 100.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 4 mai 1663, note 15.

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(Consulté le 28/03/2024)

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