À Thomas Bartholin, les 24 et 26 août 1662, note 15.
Note [15]

De Immunitate autorum Cyriacorum a censura. Diatribæ Petri à Valle Clausa S.T.D. Seu de Dominicana in Libros Alienorum austeritate ; in proprios, quorum hic furfures cribrantur, lenitate, ac indulgentia. Ad SS. D.N. Alexandrum P.P. vii.

[L’impunité des auteurs cyriaces {a} contre la censure. Diatribes de Pietro della Valle Clausa, {b} docteur en théologie sacrée. Ou de l’âpreté des dominicains contre les livres des autres, mais de leur douceur et indulgence envers leurs propres livres, dont le son est ici tamisé. À notre très saint Père, le pape Alexandre vii]. {c}


  1. Les dominicains étaient masqués sous le nom de Cyriaci, dérivé latin de l’adjectif grec κυριακος, « qui concerne le Seigneur, le Christ », de κυριος, « le maître, le souverain » : Kyrié, éléison ! « Seigneur, prends pitié ! »

  2. « Pierre de la Vallée close » : pseudonyme déjà employé en 1642 (avec le prénom de René et sans l’adjectif « close ») par le R.P. Théophile Raynaud (v. notule {b}, note [15], lettre 73).

  3. Sans lieu, ni nom, ni date [vers 1662], in‑8o de 248 pages, composé de 10 diatribes prétendant défendre les jésuites contre la censure des dominicains (inquisiteurs de Rome et secrétaires de la congrégation de l’Index, v. notule {c}, note [30] du Naudæana 2). Étant donné les conséquences de ce libelle (v. infra seconde notule {b}, note [16]), il est intéressant d’en regarder les titres :

    1. An scriptores Ciriaci, sint immunes ab hæresi, atque adeo etiam, a censura propter eam [Les auteurs cyriaces sont-ils à l’abri de l’hérésie et donc aussi de la censure ?] ;

    2. An solis libris Cyriacorum, tam belle per omnia conveniat cum sensis sedis Apostolicæ, ut immunes a censura esse debeant, ex hoc capite [Les livres des cyriaces sont-ils les seuls à si bien convenir aux idées du Siège apostolique que, pour ce motif, ils doivent être protégés contre la censure ?] ;

    3. Num Cyriacorum erga sanctos Cælites observantia, sit eiusmodi, ut ex eo capite libris eorum debeatur immunitas [Le respect des cyriaces envers les saints du ciel est-il une raison qui doive conférer l’impunité à leurs livres ?] ;

    4. Sitne Cyriacorum doctrina adeo solidam ut libri eorum, ex hoc capite, sortiri immunitatem debeant [La doctrine des cyriaces est-elle si solide que le sort doive, pour ce motif, conférer l’impunité à leurs livres ?] ;

    5. Nullæne in libris Cyriacorum, gerræ, ineptiæ, ignorantiæ ; ut propterea quod has labes adtinet, immunes esse a censura debeant [Les livres des cyriaces ne contiennent-ils aucune sottise, aucune ineptie, aucune bévue, et, compte tenu de ces défauts, devraient-ils êtres protégés contre la censure ?] ;

    6. Adeone exulet a Cyriacorum libris fermentum imposturæ atque mendacii, ut iure ex hoc capite, sortiantur a cenrura immunitatem [Ne convient-il pas de supprimer des livres des cyriaces leur ferment d’imposture et de mensonge, et pour cette juste raison, méritent-ils bien d’être protégés contre la censure ?] ;

    7. An nullus acor, nullave mordacitas, occurat in libris Cyriacorum ; ut propterea eius ob nullatenus violatam mordendo sive charitatem sive iustitiam, nulla sit timenda grandinatio, sicut libris cæterorum [Ne se trouve-t-il aucune aigreur ni aucune acidité dans les livres des cyriaces, et contrairement aux livres des autres, n’ont-ils aucune grêle (de coups) à craindre pour avoir mordu la charité ou la justice en les violentant ?] ;

    8. Sapientia præstantibus, quam non licuerit per Cyriacos, immunitate a suorum librorum censura gaudere [Les cyriaces n’ont pas permis à ceux qui font preuve de sagesse de se réjouir que leurs livres soient protégés contre la censure] ;

    9. Cur specialiter scriptores Societatis Iesu, a censura immunes esse per Cyriacos prohibeantur [Pourquoi les cyriaces interdiraient-ils particulièrement aux écrivains de la Compagnie de Jésus d’être protégés contre la censure ?] ;

    10. Media quibus prospici posset, ne Cyricaci, quos vellent autores immunitate donarent ; essentque ipsi quoque, sorte communi cæterorum [Moyens qu’on pourrait considérer pour que les cyriaces ne confèrent pas l’impunité à qui ils veulent, et subissent le même sort que les autres].

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Thomas Bartholin, les 24 et 26 août 1662, note 15.

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(Consulté le 08/12/2024)

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