À Charles Spon, le 20 mars 1649, note 153.
Note [153]

Les premières conférences qui allaient se dérouler du 4 au 11 mars furent suivies de secondes, menées à Saint-Germain, du 16 au 30 mars, pour aboutir à la paix conclue le 1er avril.

Mme de Motteville (Mémoires, pages 259‑260) :

« On choisit pour le lieu de la conférence le château de Rueil, comme étant à moitié chemin de Paris et de Saint-Germain ; et les généraux, {a} qui en particulier redoublèrent leurs instances, n’y furent point admis. Le duc d’Orléans, le prince de Condé, le ministre, {b} l’abbé de La Rivière et Le Tellier allèrent au rendez-vous, où se trouvèrent les députés {c} avec ordre exprès de leur Compagnie de ne point conférer avec le cardinal Mazarin. Déjà on en avait eu avis à la cour et Champlâtreux, {d} fils du premier président, qui l’avait dit par ordre du Parlement, fut en apparence traité avec beaucoup de rigueur. On lui donna même des gardes quelque peu de temps pour faire voir aux ennemis du ministre que cette proposition était odieuse à la reine et serait combattue par les princes du sang. Mais cette rigueur n’empêcha pas que les députés ne refusassent absolument de conférer avec lui, ce qui causa un grand embarras entre les deux partis et donna sans doute beaucoup de honte à celui qui en était le sujet. […]

Pendant que ces difficultés arrêtèrent la conférence, les généraux, {a} qui n’avaient point de part que par leurs cabales à cette assemblée, se vinrent camper avec du canon à Villejuif, menaçant le Mazarin de l’embarrasser et de lui faire naître toujours des obstacles invincibles. Ils lui voulaient faire peur de la haine du peuple, dont ils disaient qu’ils seraient les maîtres, malgré le Parlement et malgré leurs traités. Ce qui, en effet, pouvait donner de l’inquiétude au ministre, était de voir que le Parlement paraissait approuver les sentiments de la populace et des généraux puisque les députés refusaient si constamment de s’aboucher avec lui en cette occasion où il s’agissait d’un bien qui leur était si considérable. » {e}


  1. Frondeurs.

  2. Mazarin.

  3. Du Parlement.

  4. V. note [8], lettre 214.

  5. V. aussi sur ce sujet Retz, Mémoires, pages 463‑464.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 20 mars 1649, note 153.

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(Consulté le 03/12/2024)

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