Note [16] | |
Ferrante Pallavicino (Parme 1618-Avignon 1644), chanoine régulier de Saint-Augustin, {a} mais écrivain satirique et licencieux, doit sa célébrité aux circonstances romanesques de sa mort {b} et à son livre intitulé : Il Divortio celeste, Cagionato dalle dissolutezze della Sposa Romana, et Consacrato alla simplicità de’ scropolosi Christiani. Guy Patin était impatient d’en lire la traduction française (par Brodeau d’Oiseville) : Le Divorce céleste, causé par les dissolutions de l’Épouse romaine, et dédié à la simplicité des chrétiens scrupuleux, fidèlement traduit d’italien en français (Villefranche, Jean Gibaut, 1644, in‑8o de 173 pages), avec ces deux premiers paragraphes de l’Argument de toute l’œuvre : « Christ voyant son Épouse, l’Église romaine, prostituée aux appétits désordonnés de plusieurs papes, et particulièrement d’Urbain viii, se résout de faire divorce, ne voulant plus converser avec elle. Le Christ expose à son Père les motifs de sa résolution. Le Père éternel entreprend d’examiner la conduite de l’Église romaine et charge saint Paul de cette mission secrète : il visite donc l’Italie, et le récit de tous les abus et de tous les scandales qu’il observe remplit le reste de l’ouvrage. Les princes d’Italie se liguent à la fin contre le pape pour arrêter la source de ces dérèglements ; mais un démon suggère à Urbain viii des sentiments de modération et Dieu, pour punir les princes d’Italie de leur faiblesse à céder aux instances du pontife, permet qu’ils restent encore sous sa honteuse influence. Ce virulent pamphlet éclabousse la cour de Rome, ce qui explique l’accueil que les protestants lui réservèrent, et ses nombreuses traductions et rééditions. Deux livres supplémentaires furent ensuite composés par Gregorio Leti (v. note [1], lettre 943) d’après les intentions de l’auteur. Cette suite contient la continuation du procès, la sentence de divorce et la déclaration d’illégitimité des enfants de l’Église, qui sont les moines et surtout les jésuites. Les choses ne s’arrêtent pas là : chaque secte prétend devenir la nouvelle épouse du Christ ; mais le Christ, instruit par l’expérience, se détermine à vivre désormais en célibataire, c’est-à-dire à ne pas avoir de femme privilégiée (G.D.U. xixe s.). V. notes [5], lettre 127, pour Pasquin, et [9], lettre 49, pour les Mémoires de Henri de Rohan, publiés en 1644, dont Guy Patin parlait ensuite. |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Charles Spon, le 24 décembre 1643, note 16.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0098&cln=16 (Consulté le 15/10/2024) |