À Charles Spon, le 30 novembre 1657, note 16.
Note [16]

Ce livre de consolation a été publié séparément en 1656, mais se trouve dans le :

Novæ Bibliothecæ manuscript. Librorum Tomus primus. Historias, chronica, sanctorum, sanctarumque vitas, translationes, miracula, stemmata, genealogica, ac similia Antiquitatis, præsertim Francicæ, monumenta, nunc primum ex mss. variarum bibliothecarum codicibus eruta copiose ac plena manu repræsentans. Opera ac studio Philippi Labbe, Biturici, Societ. Iesu Presbyteri. D.D.D. Illustrissimo Viro Nicolao Fucquetio, Regio in Parisiensi Senatu Procuratori, et summo Gallici Ærarii Præfecto.

[Tome premier de la nouvelle Bibliothèque des livres manuscrits, présentant des histoires, des chronique, des vies de saints et de saintes, des traductions, des relations merveilleuses, des généalogies et semblables témoignages du temps passé, principalement en France, tirés pour la première fois, en abondance et à pleines poignées, des manuscrits conservés dans diverses bibliothèques. Par le soin et l’étude de Philippe Labbe, {a} natif de Bourges, prêtre de la Compagnie de Jésus. Dédié à l’illustrissime Nicolas Fouquet, procureur du roi au Parlement de Paris et surintendant des finances de France]. {c}


  1. V. note [11], lettre 133.

  2. Paris, Sébastien et Gabriel Cramoisy, 1657, in‑fo de 808 pages, achevé d’imprimer le 15 mai 1657. Le tomus secundus (in‑fo de 820 pages) a paru ibid. et id. la même année.

L’épître dédicatoire du P. Labbe, datée de Paris le 1er mai 1657, remercie Fouquet d’avoir ouvert les portes de sa bibliothèque aux bons pères pour profiter de ses immenses richesses. Elle est suivie du privilège, puis d’une copieuse collection d’éloges funèbres intitulée Ad illustrissimum virum Nicolaum Foucquet, regium in supremo senatu procuratomem, et summum Gallici ærarii præfectum, in Francisci maximi natu filii nondum quadrimi obitum [À l’illustrissime Nicolas Fouquet, procureur du roi au Parlement de Paris et surintendant des finances de France, sur la mort de son fils aîné François qui n’avait pas encore atteint l’âge de quatre ans].

Elle s’ouvre par un portrait en taille-douce de l’enfant, joufflu et éclatant de santé, avec le blason frappé de l’écureuil des Fouquet, signé R. Lochon, 1656. Viennent ensuite, sur 34 pages, les 8 textes que Guy Patin tenait pour de puantes et infâmes flatteries des jésuites à l’égard du tout-puissant Fouquet :

  • une lettre latine de deux pages par Pierre Daléchamps, jésuite ;

  • Elegia, Excellentes præter modum pueros fere non esse vitales [Élégie, Les enfants dont la distinction dépasse la moyenne ne sont presque pas capables de vivre] en vers latins (six pages) par François Vavasseur, jésuite (v. note [17], lettre 195) ;

  • In mortem Francisci Foucquet quadrimuli pueri ad miraculum festivi ac ingeniosi Elegia, Apologia mortis [Élégie sur la mort de François Fouquet, enfant de moins de quatre ans, merveilleusement aimable et intelligent, Justification de la mort] en vers latins (douze pages) par Gabriel Cossart, jésuite (1615-1674) ;

  • Ad illustrissimum virum dominum D. Nicolaum Foucquet Expostulatio de morte Francisci filii [Supplication à l’illustrissime maître Nicolas Fouquet sur la mort de son fils François] en vers latins, (quatre pages) par Hadrianus Jordanus (Adrien Jourdan), jésuite ;

  • trois pages de vers latins par René Rapin, jésuite (v. note [8], lettre 825), Franciscus Foucquet puer quadrimulus, illustrissimi viri Nicolai Foucquet, summi Galliarum ærario præfecti filius, post fatum, in stellam viæ lacteæ mutatus [François Fouquet, enfant de trois ans passés, fils de l’illustrissime Nicolas Fouquet, surintendant des finances de France, changé après sa mort en une étoile de la voie lactée] ;

  • un dialogue en vers latins de quatre pages par Pierre de Vallongnes, jésuite (1622-1691), In obitu Francisci Foucquet trienni non multo maioris, Daphnis Ecloga, Interlocutores Menalcas, Thyrsis [Sur la mort de François Fouquet âgé d’à peine plus de trois ans, églogue de Daphnis dont les interlocuteurs sont Menalcas et Thyrsis] ;

  • une épitaphe de deux pages en vers latins de Pierre Labbé, jésuite (v. note [20], lettre 75), Sta Viator./ Hic iacet F. Foucquet./ Infans erat trium annorum, si ætatem spectes ;/ Maior infante, si merita numeres… [Halte-là ! voyageur. Ci-gît F. Fouquet. C’était un enfant de trois ans si tu considères son âge ; mais plus grand qu’un enfant si tu comptes ses mérites…], qui se termine par une épigramme, Una dies nasci videt, et videt una perire./ Fallor : vix obiit, cui neque vita fuit [Un jour voit naître, et un jour voit périr. Mais je me trompe : on peut à peine dire qu’est mort celui qui n’a guère vécu] ;

  • un sonnet de 14 vers français (une page) par P. Le Moyne, jésuite (1602-1671) ;

    « Devise, Un éclair dans une nue,
    Dum orior morior {a}

    Fils ardent d’une haute et lumineuse Mère,
    J’éblouis les regards, les Esprits j’étonnai,
    Et de mon Ascendant, si tôt que je fus né,
    Une lueur sortit, surprenante et légère.

    À faux on l’espéra, comme à faux on le crut ;
    Tout ce feu s’éteignit aussitôt qu’il parut ;
    Et la promesse en fut aussi courte que belle :

    Qui ne crut sur la foi d’un signe si prospère
    Qu’on verrait de mon feu le Monde illuminé
    Et que son cours un jour ne serait terminé
    Que des climats derniers qui bornent l’Hémisphère ?

    Apprenez, Feux de terre, à vous soumettre au Sort ;
    En vain prétendriez-vous une vie immortelle
    Puisque les Feux du Ciel vont si vite à la mort. »


    1. « Tandis que je nais, je meurs ».

Aucun de ces textes ne dit à quelle date mourut ce premier fils né du mariage de Nicolas Fouquet avec Marie-Madeleine de Castille en février 1651. Joël Aubailly (La Descendance de Nicolas Fouquet, 2006) le dit né à Fontainebleau et baptisé à Pontoise le 26 septembre 1652. Dans son arbre généalogique de Fouquet, Dessert b (annexe i) confirme 1652 pour la naissance et donne 1656 pour la mort. Puisque François n’atteignit pas l’âge de quatre ans, il convient de dater sa mort de la fin du printemps ou du début de l’été 1656. En parlant d’« il y a environ quatre mois », Guy Patin aurait alors été en retard d’un an, mais la présence de l’abbé Bourdelot auprès de la reine Christine à Fontainebleau force à dater son post-scriptum d’octobre-novembre 1657.

V. note [2], lettre 544, pour la mort du deuxième fils de Fouquet en octobre 1658.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 30 novembre 1657, note 16.

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(Consulté le 24/04/2024)

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