Alde l’Ancien (Aldo Manuzio ou Alde Manuce, Bassiano 1449-Venise 1515) avait fondé en 1494 la célèbre imprimerie de Venise qui a depuis porté son prénom. Son fils Paolo (Paul Manuce, 1512-1574) avait pris sa suite en 1533, suivi par son fils, Alde Manuce le Jeune (v. note [38] du Patiniana I‑1). Les Alde ont donné deux éditions de Celse. {a}
- In hoc volumine hæc continentur. Aurelii Cornelii Celsi Medicinæ libri viii. quam emendatissimi, Græcis etiam omnibus dictionibus restitutis. Quinti Sereni liber de Medicina et ipse castigatiss. Accedit index in Celsum, et Serenum sane quam copiosus.
[Ce volume contient : les huit livres de la Médecine de Celse purgés de leurs fautes, avec aussi la restitution de tous les mots grecs ; le livre de la Médecine de Quintus Serenus, {b} entièrement corrigé. Avec un index extrêmement copieux sur Celse et Serenus]. {c}
- V. note [13], lettre 99.
- Quintus Serenus Sammonicus est un érudit romain du iie‑iiie s. de notre ère. Son court traité de médecine en vers occupe les pages 149 ro‑164 ro de ce recueil.
- 1528, in‑4o de 164 pages.
- La note [2] de la lettre latine 44 détaille l’autre édition vénitienne de Celse publiée en 1547 dans une anthologie intitulée Medici Antiqui omnes, qui Latinis literis diversorum morborum genera et remedia persecuti sunt… [Tous les médecins de l’Antiquité qui ont exposé en langue latine les catégories et les remèdes des diverses maladies…] (in‑fo de 634 pages).
Guy Patin ne proposait ici à Johannes Antonides Vander Linden que unum exemplar Celsi, Aldinæ editionis, cum varijs lectionibus quamplurimis [un exemplaire du Celse de l’édition des Alde], La suite de sa correspondance avec Linden a pourtant plusieurs fois parlé de deux éditions aldines et des savants médecins qui les avaient annotées (Jean Fernel, Jean Chapelain, Jacques Charpentier, Jules-César Scaliger et Nicolas de Nancel). Dans sa lettre latine du 18 février 1656 (v. sa susdite note [2]), Patin a annoncé l’envoi à Leyde non pas d’un, mais de deux Celse vénitiens, et cette discordance dénonce une intrigante fourberie de sa part.
- Celui de 1547, unum majorem, propria manu emendatum Nic. Nancelij, dono mihi datum à clariss. viro D. Mich. de la Vigne [un premier fort grand, corrigé par la propre main de Nicolas de Nancel, que m’a offert le très distingué M. Michel de La Vigne] (selon les propres mots de Patin écrits le 18 février 1656), appartenait en fait à René Moreau : c’est du moins ce que prouve l’analyse de cet exemplaire unique présentée dans ladite note [2] (v. son embarrassante notule {d}). Je peine à croire que l’apparition de Moreau dans la phrase suivante de la présente lettre soit un pur coq-à-l’âne.
- Patin ne mettait ici à la disposition de Linden celui de 1528, alterum minorem, quem tamen meliorem esse puto, dono mihi datum à clariss. viro D. Io. Riolano, et propria manu emendatum viri olim celeberrimi, Iac. Carpentarij [un second plus petit, que je pense pourtant être meilleur, dont le très distingué M. Jean Riolan m’a fait cadeau, et corrigé de la propre main d’un homme jadis très célèbre, Jacques Charpentier] (toujours selon les propres mots du 18 février 1656).
Linden a publié son Celse à Leyde en 1657 (v. note [20], lettre de Charles Spon datée du 28 août 1657), en le dédiant à Patin. |