Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-1, note 16.
Note [16]

Cette plaisante anecdote m’a conduit à deux articles des Éloges d’Antoine Tessier {a} sur d’insignes admirateurs italiens de Cicéron au xvie s.

  1. Le latiniste italien Marcantonio Majoragio {b} n’était pas cardinal et son vrai nom était Antonio Maria Conte (tome premier, pages 237‑238) :

    « Majoragio garda le nom d’Antoine Marie le Comte jusqu’à ce qu’il fût professeur à Milan et qu’il eût mis au jour quelques oraisons et la défense de Cicéron contre Cælius Calcagninus. {b} Mais comme il était fort scrupuleux dans le choix des mots latins, et qu’il n’en voulait employer aucun qui ne fût en usage parmi les anciens auteurs, {c} il ne voulut pas mettre devant ses autres ouvrages le nom de Marie, qui est un nom de femme, et qui d’ailleurs est inconnu aux Latins, et il le changea en celui de Marc, l’ayant placé devant celui d’Antoine ; et parce que le nom de Comte eût pu faire croire qu’il portait un titre fort au-dessus de sa condition, et que par là Érasme, Sebastien Gryphius et quelques autres avaient été trompés, il prit le nom de Majoragio qui était celui de son père. » {d}

  2. Le propos de Teissier sur le cardinal Pietro Bembo {e} lève tous les doutes sur la source (ibid. page 20) :

    « Bembo a écrit avec beaucoup d’élégance en latin et en italien, comme en font foi plusieurs beaux ouvrages qu’il a donné au public en k’une et en l’autre langue. Il imita Cicéron avec tant de soin et de scrupule qu’il n’employait aucun mot qui ne se trouvait en ses œuvres et l’on assure que, de peur de gâter son style et de corrompre sa belle latinité, il ne lisait ni son bréviaire ni la Bible. {c} Il faisait tant de cas du talent qu’il avait d’écrire en latin qu’il professait qu’il ne le changerait pas avec le marquisat de Mantoue. »


    1. Leyde, 1715, v. supra note [2].

    2. V. première notule {a}, note [37] du Naudæana 2.

    3. J’ai mis en italique les passages qui font écho à l’article du Faux Patiniana.

    4. Sic pour le nom de sa ville natale.

    5. V. note [67‑1] du Naudæana 1.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-1, note 16.

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(Consulté le 03/12/2024)

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