De Thomas Bartholin, le 25 septembre 1662, note 16.
Note [16]

Carolis Pisonis, Doct. Paris. Consiliarii et Cubicularii Medici Henrici ii, Serenissimi Ducis Lotharingiæ, etc. Decani Facultatis Medic. Academiæ Pontanæ, et Domini de Champel, etc. selectiorum observationum et consiliorum de prætervisis hactenus morbis affectibusque præter naturam ab aqua, seu serosa colluvie et diluvie ortis, liber singularis. Opus novitate et varietate doctrinæ utile juxta atque jucundum. Cum Præfatione Hermanni Boerhaave, quod novissima hac editione, correctius multo, elegantius, notis marginalibus necessariis, et triplici indice auctius prodit.

[Livre singulier d’observations et de consultations fort choisies de Carolus Piso, {a} docteur de Paris, médecin conseiller et valet de chambre du sérénissime Henri ii, duc de Lorraine, etc., doyen de la Faculté de médecine en l’Université de Pont-à-Mousson, et seigneur de Champel, etc., sur les maladies et affections contre nature, jusqu’ici ignorées, qui tirent leur origine de l’eau, et de l’impureté et du débordement des sérosités. Ouvrage utile ainsi que plaisant, par la nouveauté et la diversité de sa doctrine. Avec une préface d’Hermann Boerhaave ; ce qui est publié dans cette toute nouvelle édition est beaucoup plus correct, plus élégant, et augmenté de notes marginales utiles et d’un triple index].


  1. Charles Le Pois, v. note [15], lettre 9.

  2. Amsterdam, frères de Tournes, 1768, in‑8o ; première édition à Pont-à-Mousson, 1618, in‑4o.

Le Caput vi. De Ischuria memorabili cum sudore perenni. Obs. cxxvii [Chapitre vi. Une ischurie mémorable avec sudation intarissable. Observation cxxvii] (pages 370‑371) de la Sectio iv. Morbi ventris inferioris, à proluvie serosa [Section iv. Maladies du bas-ventre par débordement séreux] relate l’ischurie qui s’empara soudainement d’Antoine de Gâtinais, seigneur de Drouville :

Septem interea dies integri dilabuntur et nullam aquæ guttulam reddit, imo quatuor supra diffugiunt, cum primum urinam ad libras duas circiter fundit ; sed iterum urina supprimitur, et novemdecim dies sicci prætervolant, quos ischuria secundo totos urget. Quæ certe siccitas non mediocriter animum meum tum pupugit, quod meminissem classicos auctores uno consensu ischuriam septem dierum lethalem affirmare ; et nihilominus Vir magnanimus non despondit animum. Circa trigesimum autem circiter diem a prima suppressione sex circiter libras affatim eminxit, sed mox tertium ischuria repetiit æque ut ante pertinax. Tum vero corpus universum jam ante per plusculos dies uvidum spectabili continuoque cœpit diffluore sudore, et tam insuavi et olido, ut vix ferrem præsentiam colendissimi Affinis. Dies autem jam decem sudor ille noctesque tenebat, cum ecce derepente dolor renum atrocissimus causarium adoritur, sed is mox (nam nullus dolor atrox et acerbus idemque diuturnus) semicupio paucas intra horas cedit, et simitu duo ab illo excreti calculi forma et caractere dactylorum nucleis similes sed longe majores, quorum enixu successit liberalis diuque optata, et facilis deinceps mictio.

[Sept jours entiers se sont alors écoulés sans qu’il ait rendu la moindre gouttelette d’eau ; et même quatre autres se passent encore, avant qu’il n’expulse environ deux livres d’urine ; mais la suppression d’urine rechute ensuite et, pour la seconde fois, l’ischurie nous accable tous, avec 19 jours secs qui se suivent. Cette sécheresse n’a alors pas manqué de me tourmenter l’esprit, parce que je me souvenais des auteurs classiques qui affirment unanimement qu’une ischurie de sept jours est mortelle ; et néanmoins, ce noble homme n’a pas rendu l’âme, mais vers le 30e jour depuis le début de la première poussée d’ischurie, il a pissé à profusion jusqu’à environ six livres d’urine. Bientôt pourtant et pour la troisième fois, l’ischurie a rechuté, aussi opiniâtre que précédemment ; mais alors, le corps tout entier, déjà moite depuis quelques jours, s’est mis à fondre en sueur, sans relâche et à profusion ; elle était si désagréable et puante que je supportais difficilement d’être auprès de ce très honorable voisin. Cette sudation durait déjà depuis dix jours et dix nuits, quand voici qu’une douleur absolument atroce des reins attaque soudainement le malade ; mais bientôt (car nulle douleur atroce et cruelle ne peut durer longtemps), le demi-bain l’apaise en quelques heures, avec deux calculs qu’il a simultanément expulsés, d’aspect et de forme semblables à des noyaux de datte, mais beaucoup plus volumineux. Une miction généreuse, depuis longtemps désirée et dès lors aisée, a succédé à leur expulsion].

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – De Thomas Bartholin, le 25 septembre 1662, note 16.

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(Consulté le 26/04/2024)

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