Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Naudæana 4, note 17.
Note [17]

V. note [131], lettre 166, pour Lucrèce à qui nous devons l’essentiel de ce que nous savons de l’épicurisme. Gassendi lui a rendu ce bref hommage dans ses huit livres De Vita et moribus Epicuri [Sur la Vie et les mœurs d’Épicure] (Lyon, 1647, v. note [1], lettre 147), page 65, livre ii, chapitre vi, Qui Successores, Sectatoresque Epicuri commemorentur [Les successeurs et disciples d’Épicure dignes de mémoire] :

Poeta nempe ille insignis, cujus sex libri de rerum natura hactenus superstites uberiorem, quam alias usquam, Epicuræ Philosophiæ explicationem continent, et qui videretur præsertim hoc loco esse celebrandus, nisi quotquot magni viri scripta ejus attigerunt, maximopere ipsum commendassent. Dictus nimirum illis estvir multæ artis, præstans elegantia, doctus, magnus, et alia.

[Cet insigne poète, dont les six livres De Natura rerum, qui, mieux que bien d’autres, nous sont parvenus dans toute leur beauté, contiennent l’explication de la philosophie d’Épicure. Ils me semblent devoir être ici vantés car leur valeur les recommanderait à elle seule, même sans tout ce qui y touche aux écrits du grand philosophe : il y est dit, entre autres, que c’était un homme d’immense talent, de brillante élégance, savant, éminent]. {a}


  1. Cette citation n’est pas extraite de Lucrèce.

L’Histoire naturelle de Pline l’Ancien décrit le monde où il vivait, en disant dans sa Préface à l’empereur Titus (livre i, Littré Pli, volume 1, pages 2‑3) :

Sterili materia rerum natura, hoc est vita narratur, et hæc sordidissima sui parte, plurimarum rerum aut rusticis vocabulis aut externis, immo barbaris etiam, cum honoris præfatione ponendis. Præterea iter est non trita auctoribus via, nec qua peregrinari animus expetat. Nemo apud nos qui idem tentaverit ; nemo apud Græcos, qui unus omnia ea tractaverit. Magna pars studiorum amœnitates quærimus; quæ vero tractata ab aliis dicuntur inmensæ subtilitatis, obscuris rerum tenebris premuntur.

« Matière stérile, la nature des choses, c’est-à-dire la vie, en est le sujet ; et encore dans ce qu’elle a de plus bas, exigeant souvent l’emploi de termes de la campagne, de mots étrangers, barbares même, ou qu’il est besoin de faire précéder d’une excuse. D’ailleurs, la voie où j’entre n’est pas familière aux auteurs, ni de celles où l’esprit aime à s’engager. Nul chez nous n’a fait cette tentative, nul chez les Grecs n’a embrassé seul tous ces objets. Nous cherchons en général les agréments de l’étude ; aussi, les œuvres qui passent pour traiter de choses infiniment ardues demeurent dans l’obscurité et dans l’oubli. »

Hormis ce dessein matérialiste général et son opposition aux superstitions religieuses (v. supra note [2], notule {j}), Pline me semble s’être plutôt amusé de l’épicurisme dans les deux passages où il l’a évoqué.

  • Livre xix, chapitre xix (ibidvolume 1, page 719) :

    Jam quidem hortorum nomine in ipsa urbe delicias, agros, villasque possident. Primus hoc instituit Athenis Epicurus otii magister. Usque ad eum moris non fuerat in oppidis habitari rura. Romæ quidem per se hortus ager pauperis erat.

    [Aujourd’hui, on possède dans Rome, sous le nom de jardins, des lieux de plaisance, des campagnes, des villas. L’usage en a commencé à Athènes par Épicure, maître en fait de vie oisive ; {a} jusqu’à lui, on n’avait pas su habiter la campagne à la ville. À Rome, le jardin était le champ du pauvre].


    1. Ce jardin, où Épicure vivait et enseignait, est resté attaché à l’épicurisme, la « philosophie du Jardin ».

  • Livre xxxv, chapitre ii (ibidvolume 2, page 462), parlant des gens riches, amateurs de portraits peints :

    Vultus Epicuri per cubicula gestant, ac circumferunt secum.

    [Ils ont dans leur chambre à coucher et portent avec eux le portrait d’Épicure].

V. notes [2] supra pour l’aristotélisme subversif de Pomponace, et [30], lettre 6, pour Jérôme Cardan, son éclectisme et les caprices sceptiques de sa Subtilité.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Naudæana 4, note 17.

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(Consulté le 28/03/2024)

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