Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 5 manuscrit, note 17.
Note [17]

Marie Le Jars de Gournay (Paris 1556-ibid. 1645), femme de lettres autodidacte, est surtout connue pour avoir été l’admiratrice et l’amie de Michel de Montaigne ; {a} elle a publié un récit qu’il lui fit dans :

Le Proumenoir de Monsieur de Montaigne. Par sa fille d’alliance. Édition troisième plus correcte et plus ample que les précédentes. {b}

Parmi d’autres ouvrages, on a aussi d’elle :

  • Égalité des hommes et des femmes. À la reine ; {c}

  • Les Avis ou les Présents {d} de la demoiselle de Gournay. Troisième édition augmentée, revue et corrigée. {e}


    1. Mort en 1592, v. note [24], lettre 99.

    2. Rouen, Roland Chambaret, 1607, in‑12 de 219 pages, où il est suivi d’un recueil de poèmes (dont une belle traduction française du chant ii de l’Énéide) et d’une longue Préface sur les Essais de Michel, seigneur de Montaigne. Par sa fille d’alliance.

    3. Sans lieu ni nom, 1622, in‑8o de 28 pages.

    4. En prose et poésie françaises, dont la table des deux livres donne le contenu. La dernière partie est une Copie de la Vie de la Demoiselle de Gournay, envoyée à Hinhenctum Anglais, datée de Paris, 1616 (pages 992‑996). Elle est suivie de ce singulier avertissement :

      « Si ce livre me survit, jé défends à toute personne, telle {i} qu’elle soit, d’y ajouter, diminuer, ni changer jamais aucune chose, soit aux mots ou en la substance, sous peine à ceux qui l’entreprendraient d’être tenus, aux yeux des gens d’honneur, pour violateurs d’un sépulcre innocent. Et je supprime même tout ce que je puis avoir écrit hors ce livre, réservé {ii} la Préface des Essais en l’état que je la fis imprimer l’an mil six cent trente-cinq. Les insolences, voire les meurtres de réputation, que je vois tous les jours faire en cas pareil dans cet impertinent siècle, me convient à lâcher cette imprécation. » {iii}

      1. Quelle.

      2. Hormis.

      3. Je me suis seulement permis de moderniser l’orthographe.

    5. Paris, Jean Du Bray, 1641, in‑4o de 995 pages, avec son portrait, orné de sa devise, Famulam vovit ipse Pater [Le Père a lui-même souhaité avoir une servante], et ces deux orgueilleux vers :

      « Profane, ces écrits n’ont qu’un mot à te dire :
      Tu n’auras chez Gournay que louer ni que lire. »

Marie Le Jars était demoiselle de Gournay (aujourd’hui Gournay-sur-Aronde en Picardie, dans le département de l’Oise). Ses biographes l’ont dite très liée aux Balagny, mais sans signaler sa présence auprès d’eux lors du désastre de Cambrai en 1595 (v. supra note [16]). Les lettres de Juste Lipse (édition d’Avignon, 1609, v. note [12], lettre 271) en contiennent trois à Maria Gornacensis, dont celle qu’il lui a écrite à Cambrai, datée de Louvain le 24 mai 1593, où il déplore la mort de Montaigne (pages 535‑536). Tallemant des Réaux a laissé une fort méchante historiette à son sujet (tome i, pages 379‑380), dont le début résume le ton :

« Mademoiselle de Gournay était une vieille fille de Picardie, et bien demoiselle. Je ne sais où elle avait été chercher Montaigne, mais elle se vantait d’être sa fille d’alliance. Elle savait et elle faisait des vers, mais méchants. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 5 manuscrit, note 17.

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(Consulté le 19/04/2024)

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