Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 6 manuscrit, note 17.
Note [17]

Cette remarque est ajoutée dans la marge du manuscrit (probablement par Guy Patin).

L’Histoire universelle du sieur d’Aubigné {a}… Dédiée à la postérité, {b} est composée de trois tomes (ou parties), chacun divisé en cinq livres, et doté de sa pagination et de son index propres :

  • Première partie. Qui s’étend de la paix entre tous les princes chrétiens, et de l’an 1550 jusques à la pacification des troisièmes guerres en l’an 1570 (365 pages) ;

  • Tome second. Comme le premier tome a eu pour thèse générale la naissance d’un parti qui a été formé grand et fort par faibles et petits commencements, ce second vous fera voir le même comme éteint, et quant et quant {c} ressuscité par merveilles, tant plus étranges à qui plus les considérera ; c’est ce que vous poursuivrez aux cinq livres suivants, pour changer de tome à l’accord des princes ligués avec le roi, et au déploiement de toutes les forces de France, desquelles la division fera place à la victoire entière d’Henri le Grand et à la paix de l’État (489 pages) ;

  • Tome troisième. Qui de la déroute d’Angers, déduit {d} les affaires de France et les étrangères connues, jusques à la fin du siècle belliqueux ; et puis, par un appendix séparé, décrit la déplorable mort de Henri le Grand (549 pages).

Cette Histoire défend et glorifie le parti protestant français dans les guerres de Religion, et son héros, le roi de Navarre. {e} La Préface en défend le style :

« N’étant possible de plaire à tous à la fois, j’ai estimé qu’il se fallait régler aux meilleurs, et n’attendre pour juges équanimes de ma louange que ceux qui l’ont méritée pour eux. Et si quelqu’un reproche à mon Histoire qu’elle n’a pas le langage assez courtisan, elle répondra ce que fit la Sostrate de Plaute à laquelle son mari, alléguant pour vice qu’elle n’était pas assez complaisante et cajoleuse : “ Je suis, dit-elle, matrone et femme de bien ; ce que vous me demandez est le propre des filles de joie. ” {f} Laissant donc ces fleurs aux poésies amoureuses, rendons vénérable notre genre d’écrire, puisqu’il a de commun avec le Théologien {g} d’instruire l’homme à bien faire et non à bien causer ; étendant nos rameaux, jadis beaux de fleurs inutiles, et maintenant riches de fruits savoureux, moins agréables pource qu’ils ne montrent point de feuilles, tant ils sont rangés près à près. » {h}


  1. Théodore Agrippa d’Aubigné, v. note [26], lettre 342.

  2. Maillé, Jean Moussat, 1616, un volume in‑fo.

  3. En même temps.

  4. Explique ensuite.

  5. Henri iv de France en 1589.

  6. La citation est aussi pertinente que percutante, mais probablement inventée : il n’y a pas de matrone nommée Sostrate dans les comédies de Plaute ; il en existe une dans Les Adelphes de Térence, mais elle ne tient pas ce propos.

  7. Surnom de saint Jean l’Évangéliste.

  8. Dans le développement qui suit, d’Aubigné rend un vibrant hommage à deux historiens de son temps, Bernard du Haillan (v. note [19], lettre 925) et Jacques-Auguste i de Thou.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 6 manuscrit, note 17.

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(Consulté le 20/04/2024)

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