À Charles Spon, le 20 mars 1649, note 175.
Note [175]

Les députés du Parlement prirent le chemin de Saint-Germain le 16 mars pour y obtenir sans difficulté ce qu’ils demandaient. Retz (Mémoires, pages 544‑546) :

« La reine se relâcha de faire tenir un lit de justice à Saint-Germain ; elle consentit que la défense au Parlement de s’assembler le reste de l’année 1649 ne fût pas insérée dans la déclaration, à condition que les députés en donnassent leur parole, sur celle que la reine leur donnerait aussi que telles et telles déclarations, accordées ci-devant, seraient inviolablement observées. La cour promit de ne point presser la restitution de la Bastille et elle s’engagea même de parole à la laisser entre les mains de Louvières, fils de M. de Broussel, qui y fut établi gouverneur par le Parlement lorsqu’elle fut prise par M. d’Elbeuf. {a}

[…] Le 30, les députés du Parlement retournèrent à Paris. Le 31, ils firent leur relation au Parlement.

[…] Le 1er d’avril, qui fut le jeudi saint de l’année 1649, la déclaration de paix fut vérifiée au Parlement. »


  1. Le 12 janvier, v. supra, note [12].

Mme de Motteville (Mémoires, pages 265‑266) :

« Comme ils n’avaient pas de confiance à la députation du Parlement, ils {a} firent supplier la reine et le ministre qu’il leur fût permis d’envoyer des députés de leur part. Cela leur ayant été accordé, ils nommèrent le duc de Brissac, Barrière et Crécy, pour venir traiter de leurs demandes et prétentions. Ils arrivèrent à Saint-Germain le 18 mars, et par leurs cahiers ils demandaient toute la France.

La reine en fut outrée de douleur et me fit l’honneur de me dire ce même jour qu’elle ne pouvait souffrir sans horreur que des gens qui avaient voulu détrôner le roi son fils, voilà ses mêmes mots, demandassent des récompenses, quand ils méritaient des châtiments et des punitions de leurs crimes. […]

Les généraux, ayant un peu de honte d’avoir fait tant de bruit contre le Mazarin, et de se relâcher tout d’un coup, ou plutôt pour en tirer plus de bien en témoignant de lui vouloir faire plus de mal, s’avisèrent d’envoyer une nouvelle députation contre lui ; et pour cela ils allèrent au Parlement faire une déclaration authentique qu’ils n’avaient prétendu des places et des grâces que pour leur sûreté, pendant que leur ennemi demeurerait en France ; mais que s’il plaisait au roi et à la reine de le chasser du royaume, pour montrer qu’ils n’affectionnaient rien que le bien public qui les faisait agir, ils promettaient de ne rien demander et de se contenter de l’honneur qu’ils auraient d’avoir rendu ce service signalé à l’État. C’est pourquoi ils demandèrent un acte public de leur déclaration qui demeurât au greffe du Parlement, pour marque éternelle de leur désintéressement. »


  1. Les généraux frondeurs.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 20 mars 1649, note 175.

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(Consulté le 19/04/2024)

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