À Claude II Belin, les 18 et 22 août 1647, note 18.
Note [18]

Charenton (aujourd’hui Charenton-le-Pont, dans le département du Val-de-Marne) se situe à 8 kilomètres à l’est de Paris, sur la rive droite de la Marnne un peu en amont de son confluent avec la Seine. Le pont, alors unique, qui y traversait la Marne en faisait un point stratégique de liaison entre le nord et le sud de l’Île-de-France, à l’est de Paris.

On y avait construit en 1606 le seul temple protestant de la région parisienne. Brûlé en 1621 en représailles de la mort du duc du Maine au siège de Montauban (v. note [6], lettre 173), on le remplaça par un grand sanctuaire qui fut à son tour démoli dans la semaine qui suivit la révocation de l’édit de Nantes (édit de Fontainebleau enregistré par le Parlement le 22 octobre 1685). Avant cela, Charenton a été le lieu de dévotions et de ralliement de la communauté protestante de Paris (estimée à 15 000 âmes, soit près de trois pour cent de la population) qui s’y rendait le plus souvent par le coche d’eau. « On a dit, par une espèce de proverbe, aller à Charenton, aller à la messe à Charenton, pour se faire huguenot » (Trévoux).

Par les synodes nationaux qui s’y tinrent (1623, 1631, 1644), par l’éminence de ses ministres et par les livres qu’on y imprimait, Charenton joua, avec Saumur, un rôle essentiel dans le rayonnement du calvinisme par toute la France au cours du xviie s. (B. Vogler, Dictionnaire du Grand Siècle).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, les 18 et 22 août 1647, note 18.

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(Consulté le 10/12/2024)

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