À Hugues II de Salins, les 25 et 31 janvier 1656, note 19.
Note [19]

« et il faut reprendre tout ce qu’a préconisé Fernel » ; renvoi aux méticuleuses prescriptions de Fernel dans le chapitre ix, 3e livre de sa Pathologie, intitulé Ce qu’il faut observer avant que juger des urines (traduction en français de 1655) :

« Il faut prendre l’urine que l’on a rendue la première après le sommeil, la digestion des viandes étant entièrement achevée ; et la réserver toute, parce qu’une partie d’icelles ne pourrait pas bien exprimer toutes les marques. Que l’urinal soit clair et transparent, tel qu’est le verre ; qu’il soit longuet, à ce qu’il ne représente point l’hypostase {a} divisée ; et soit assez grand pour tenir toute l’urine. < Que > ce vaisseau soit tenu couvert hors du soleil, du froid et du vent, afin que l’urine ne se trouble ou s’épaississe ; l’urine soit ainsi laissée reposer sans agitation, jusqu’à temps qu’elle soit peu à peu refroidie. Il ne la faut pas néanmoins garder plus de six heures, de peur qu’elle ne vienne à se corrompre. Si d’aventure elle s’est épaissie ou troublée par le froid ou de soi-même, il la faut doucement faire dissoudre auprès du feu, mais sans l’agiter, crainte que l’hypostase ne se dissipe ; laquelle toutefois souffre bien le feu qui d’ordinaire, ne l’exténue ni liquéfie. […]

Pour considérer l’urine, il faut être en lieu qui ne soit ni obscur ni trop clair, où les rais du soleil ne donnent point, et que le jour donne plutôt au-dessus de l’urinal, que par le côté. […]

Il faut donc que l’urine, pour bien servir à l’indication des maladies, ne soit brouillée d’aucun mélange de choses externes, et soit entièrement exempte de leurs qualités. Voire même s’il y a quelque ulcère ou abcès aux reins, ou en la vessie, ou aux uretères, ou bien au conduit des parties honteuses, {b} l’urine en deviendra plus épaisse et plus trouble, et de couleur blanche, s’il y a du pus parmi ; {c} mais si elle est mêlée de sang, elle sera rouge. Il s’y retrouve aussi souventes fois du sable ou quelques filaments. Et ces vices des reins et de la vessie causent souvent en l’urine un notable changement. Quant à celle qui n’est imbue d’aucune qualité des choses externes, ni entachée d’aucune infection des reins ou de la vessie, elle démontre plus assurément quelles sont les affections des veines et du reste du corps. Il faut donc bien prendre garde que les choses externes ou les reins ne vous trompent. » {d}


  1. Le sédiment.

  2. L’urètre.

  3. Au milieu.

  4. Nulle part le grand Fernel ne recommande de goûter les urines : v. notule {h}, note [27] de Diafoirus et sa thèse.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Hugues II de Salins, les 25 et 31 janvier 1656, note 19.

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(Consulté le 29/03/2024)

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