À Claude II Belin, le 3 mars 1635, note 2.
Note [2]

« Je vins et m’en suis allé : ainsi êtes-vous tous venus et vous en irez » : vers de l’épitaphe que Jean Passerat (Troyes 1534-Paris 1602) s’était écrite pour lui-même et que son protecteur, le président de Mesmes, avait fait graver sur son tombeau, dans l’église des jacobins à Paris. Après une jeunesse difficile, Passerat avait étudié la rhétorique à Paris, puis le droit à Bourges auprès de Jacques i Cujas. Il se fixa en 1569 à Paris, sous la protection de Henri ii de Mesme, maître des requêtes, puis comme titulaire de la chaire d’éloquence au Collège de France laissée vacante par l’infortuné Ramus, victime de la Saint-Barthélemy (v. note [30], lettre 211).

Passerat y professa avec une très grande distinction jusqu’au moment où les troubles de la Ligue le forcèrent à suspendre ses leçons. Il ne put reprendre son cours qu’en 1594, après l’entrée de Henri iv à Paris. Il avait employé les loisirs que lui laissait cette époque agitée à travailler sur Plaute et il avait coopéré en 1593 à la Satire Ménippée (v. note [18], lettre 310). Vers la fin de sa vie, il devint aveugle (v. note [3], lettre 573) ; mais jusqu’au dernier moment, il sut conserver sa verve caustique et sa joyeuse humeur. Il a laissé des poésies latines et françaises, ainsi que de nombreux ouvrages d’érudition. Au moment de sa mort, cédant à des scrupules exagérés, Passerat fit jeter aux flammes un commentaire complet des œuvres de Rabelais, pour qui il avait une admiration sans bornes (G.D.U. xixe s.).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 3 mars 1635, note 2.

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(Consulté le 12/12/2024)

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