À Claude II Belin, le 2 août 1640, note 2.
Note [2]

Comme tant d’autres, ce projet littéraire de Guy Patin n’a jamais vu le jour.

François Pithou (Pithœus ; Troyes 1543-ibid. 1621), frère de Pierre i (v. note [4], lettre 45), étudia le droit en sa compagnie auprès de Jacques i Cujas, qui disait d’eux : Pithæi fratres, clarissima lumina [Les frères Pithou, lumières brillantissimes]. François avait abjuré le calvinisme et été reçu, en 1580, avocat au Parlement de Paris. Henri iv l’avait chargé d’assister, comme commissaire, à la Conférence de Fontainebleau (v. note [3], lettre 548), puis de débattre la délimitation de frontière entre la France et les Pays-Bas, et l’appela aux fonctions de procureur général près la Chambre instituée pour la répression de la maltôte. Outre sa propre production juridique, Pithou collabora largement aux travaux de son frère, dont il disait : « Mon intention ne fut oncques [jamais] d’entreprendre sur Pierre Pithou, mon frère, duquel je ne me suis jamais reconnu digne de baiser les pas » (G.D.U. xixe s.).

François Pithou ne sortit qu’une fois de son silence sur les affaires publiques : les jésuites désirant fonder un collège à Troyes (v. note [2], lettre 37), François publia contre eux une harangue pleine de violence et de reproches amers, intitulée Discours véritable de ce qui s’est passé en la ville de Troyes, sur les poursuites faites par les jésuites pour s’y établir depuis l’an 1603 jusques au mois de juillet 1611 (Jouxte la copie imprimée à Troyes, 1612, in‑8o de 14 pages).

Les bons mots de François Pithou ont été recueillis dans le Pithœana, dont j’ai utilisé l’édition établie par Pierre Des Maizeaux (1666-1745) : Scaligerana, Thuana, Perroniana, Pithœana et Colomesiana, ou Remarques historiques, critiques, morales et littéraires de Jos. Scaliger, J.‑Aug. de Thou, le cardinal Duperron, Fr. Pithou et P. Colomiès (Amsterdam, Covens et Mortier, 1740, in‑12, tome premier, pages 485‑525), dont cet extrait de l’Avertissement explique l’origine (page 486) :

« Au reste, le public est redevable du Pithœana à M. la Croze, bibliothécaire et antiquaire du roi de Prusse. Il le copia sur l’original, intitulé Pithœana, sive excerpta ex ore Francisci Pithœi, Anno 1616, {a} et mit ce petit avertissement à la fin de sa copie : “ Tout ceci a été copié sur l’original qui est à Paris dans la bibliothèque de M. Desmarets, {b} écrit de la propre main de François Pithou, neveu de Pierre et François Pithou. »


  1. « Pithœana, ou les propos recueillis de la bouche de François Pithou, l’an 1616 ».

  2. Roland Desmarets de Saint-Sorlin ou son frère Jean (v. note [23], lettre 223).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 2 août 1640, note 2.

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(Consulté le 26/04/2024)

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