À Charles Spon, le 21 juillet 1654, note 2.
Note [2]

V. note [8], lettre 359, pour le siège d’Arras.

Villefranche-de-Conflent (Pyrénées-Orientales), au pied du mont Canigou, 6 kilomètres au sud-ouest de Prades, était alors une ville forte sur la frontière de Catalogne.

Montglat (Mémoires, pages 303‑304, année 1654) :

« Le prince de Conti, après avoir épousé la nièce du cardinal Mazarin, fut déclaré général de l’armée de Catalogne ; et pour cet effet, se rendit à Narbonne au mois de mai et arriva le 25e à Perpignan, où il apprit que les Espagnols avaient assiégé Prats-de-Mollo, {a} qui donne communication du Lampourdan avec le Conflans et la Cerdagne. Il fit partir aussitôt le comte de Mérinville pour le secourir ; et sur la nouvelle de sa marche, ils levèrent le siège. Ce prince ayant appris leur retraite résolut d’attaquer Villefranche, située au milieu des Pyrénées, dans une gorge entre deux hautes montagnes qui la serrent et lui ôtent la lumière du soleil. Un torrent fort rapide passe dedans et les deux côtés de la montagne sont si escarpés qu’on ne peut passer entre eux et la ville. Ce qui embarrassait le plus était la difficulté d’y mener du canon ; mais Birague, lieutenant de l’artillerie, en vint à bout, moitié à force de bras. Le prince de Conti fit investir la ville seulement des deux côtés de la gorge, ne pouvant loger personne sur les hauteurs. La nuit du 24e au 25e de juin, Bussy-Rabutin, lieutenant général et mestre de camp général de la cavalerie, emporta les barricades du pont ; et le dernier du mois, on fit une batterie avec bien de la peine, qui commença à ruiner les murailles de la ville. Il fallait dans les logements non seulement se mettre à couvert des assiégés, mais aussi du haut de la montagne, d’où les habitants du pays jetaient des roches qui roulaient du haut en bas et tombaient dans les tranchées où elles écrasaient ceux qu’elles rencontraient. Le 3e de juillet, on fit un logement de l’autre côté du torrent avec beaucoup de difficulté à cause de la rapidité de l’eau ; et le mineur s’étant attaché à une tour, le gouverneur se rendit le 6e de juillet. »


  1. Aujourd’hui Prats-de-Mollo-la-Preste dans le département des Pyrénées-Orientales.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 21 juillet 1654, note 2.

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(Consulté le 25/04/2024)

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