À André Falconet, le 28 septembre 1668, note 2.
Note [2]

Louis-Henri de Pardaillan de Gondrin, marquis de Montespan (1640-1701), était neveu de l’archevêque de Sens, Henri-Louis, et le frère aîné de Henri, marquis d’Antin (v. note [2], lettre 720). Il avait épousé en 1663 Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart (1641-1707), Mme de Montespan, fille du duc (ici marquis, pour Guy Patin) Gabriel de Mortemart (1600-1675), qui était devenue maîtresse de Louis xiv en mai 1667. Ce mari trompé (S. Bertière, Les Femmes du Roi-Soleil, page 141) :

« était un personnage assez extravagant, bretteur endiablé, coureur de filles, criblé de dettes, le verbe haut, l’humeur querelleuse. Il attendit quelque temps pour protester. Il faut dire qu’il avait besoin d’argent. En mars 1668, à une date où la faveur d’Athénaïs était déjà notoire, il lui donnait encore procuration pour régler une affaire délicate. Ce n’est qu’à l’automne de la même année, rentrant de guerroyer en Roussillon, qu’il commença à soulever des tempêtes. Il vomit des menaces, insulta sa femme publiquement, fit une scène à Mme de Montausier {a} qu’il traita de maquerelle, courut les prostituées pour attraper une “ maladie honteuse ” à repasser au roi par l’intermédiaire de l’infidèle ; et comme elle le fuyait, il la poursuivit jusque dans l’appartement de la dame d’honneur pour la violer. Aux hurlements de ces dames, on accourut les arracher aux griffes de ce fou. On l’envoya méditer quelque temps en prison, au For-l’Évêque, {b} après quoi on l’expédia chez lui, en Guyenne, avec prière de n’en point sortir. L’on raconte qu’il fit devant ses serviteurs éberlués une entrée très remarquée, exigeant de passer par la grande porte “ parce que ses cornes étaient trop hautes pour passer sous la petite ”. Il fit ensuite procéder aux funérailles symboliques de feu son mariage, au moyen d’un corbillard tendu de noir couronné d’une magnifique paire de cornes de cerf. Il repartit en Roussillon à la tête d’une compagnie de soudards, s’y livra à quelques exactions qui déclenchèrent contre lui des poursuites, et finit par se réfugier en Espagne. Ni sa femme, ni sa famille, ni le roi n’avaient envie de le voir semer le scandale outre-Pyrénées. On lui accorda une grâce conditionnelle, assortie de quelques gratifications pour lui permettre de subsister, et il se tint à peu près tranquille en Guyenne. »


  1. Dame d’honneur de la reine Marie-Thérèse, v. note [1], lettre 792/a>.

  2. V. note [46], lettre 413.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 28 septembre 1668, note 2.

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(Consulté le 18/04/2024)

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