À Vopiscus Fortunatus Plempius, le 28 mai 1665, note 2.
Note [2]

Au chapitre iv (Les affections et éruptions bilieuses, qui paraissent au dehors), livre vii de sa Pathologie (traduction française de 1655, pages 547‑648), Jean Fernel (v. note [4], lettre 2) a distingué les différentes sortes d’érysipèles (v. note [16], lettre 41) :

« L’érysipèle est une ardeur véhémente épandue en la surface du corps. Il ne s’y fait point de tumeur manifeste, la partie n’en est ni plus élevée ni plus tendue, et le mal ne pénètre pas jusqu’à la chair qui est dessous, mais s’étend au long et au large, sans aucun amas qui soit borné. Il pique et brûle âprement toutes les parties qui en sont atteintes. Sa couleur est d’un rouge tirant sur le jaune, qui disparaît quand on la touche, puis revient aussitôt. {a} La douleur qu’il cause n’est point accompagnée de battement, ni beaucoup véhémente. Lorsque la fluxion se fait, le patient est surpris de frisson, et ensuite attaqué de fièvre ; et bien souvent, quand elle se jette sur les cuisses, elle commence par une tumeur de l’aine. {b} Cela se traîne comme une dartre vive, {c} et quittant sa première place, va gagnant peu à peu les parties voisines. Or, il y en a deux sortes : l’un que Celse {d} appelle érésypèle simple, lequel n’a que de la rougeur et de l’ardeur, sans aucune ulcération ; l’autre que ce même auteur appelle feu sacré, et c’est l’érésypèle ulcéré, dont il se trouve deux espèces, en l’une desquelles la peau est entamée et ulcérée superficiellement, sans pénétrer plus outre, et se dessèche en petites croûtes, qui tombent comme du son de farine ; l’ulcération de l’autre passe plus avant dans la peau, d’où, après que les pustules sont crevées, il sort une sanie purulente. » {e}


  1. En sémiologie plus moderne et pour une meilleure hygiène, on explore ce phénomène en appliquant sur la peau un verre de montre, au lieu d’un doigt, et on dit que l’érythème pâlit à la « vitropression ».

  2. Adénopathie, ou gonflement inflammatoire d’un relais lymphatique (lymphonœud).

  3. V. la triade 74 du Borboniana manuscrit (notule {c}, note [39]), pour la distinction entre dartre (lichen) simple (miliaire) et vive (maligne).

  4. V. note [13], lettre 99.

  5. Ces deux variétés correspondent à l’érysipèle malin (malignum erysipelas), dont Vopiscus Fortunatus Plempius avait été affecté. V. note [11], lettre de François Rassyne, datée du 27 décembre 1656, pour la sanie.

Sans description plus détaillée, il est bien difficile de dire aujourd’hui ce dont souffrait Vopiscus Fortunatus Plemplius ; la mention des rechutes possibles pourrait orienter vers un diagnostic de zona (v. note [8], lettre de François Teveneau, datée du 25 février 1657) : brûlures vives, érythème, fièvre possible, vésicules dont la rupture provoque des ulcérations croûteuses.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Vopiscus Fortunatus Plempius, le 28 mai 1665, note 2.

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(Consulté le 06/10/2024)

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