À Werner Rolfinck, le 16 août 1666, note 2.
Note [2]

Dans la thèse de Werner Rolfinck (v. supra note [1]), les « Affections de la tête » occupent le chapitre iv de la 5e section. Le passage que mentionnait Guy Patin touche aux indications des diaphorétiques dans la paralysie (page [H vo]) :

In paralysi num conveniant sudorifica, maxima lis est. Notabilis occurrit aphorismus 14. in Hippocraticis Magni Coacis prænotion. lib. 2. capit. 14. Ιδρωτες δε οι μεν κατα μικρον, ωφελεουσιν. οι δε αθροοι, και αι των αιματων αφαιρεσιες < αι αθροοι > βλαπτουσι<ν>. At vero sudores qui sensim exudant, prosunt : confertim autem prorupti, et larga detractio sanguine nocent. Inde, Ludovicus Duretus in comm. Sudores qui sensim exudant, adeo prodesse dicit quod humor morbificus exitum habeat, superstite partium, unde manat, integritate. Nimiam sudationem autem rejicit, quod partes jam resolutas reddat effœtas, Paralyticosque faciat desperatos, quod sudores nimii veniant δια την εκλυσιν per exclusionem partium afflictarum. Hisce forsitan motus Ludovicus Septalius lib. 6. animadvers. med. n. 74. Sudorifica in Paralysi prorsus damnat, quod eorum usu tenuibus evacuatis, crassiora magis callescant et crassiora reddantur, magisque obstruant atque difficiliora reddantur ad motum et evacuationem.

[Il y a très grande dispute sur l’opportunité des sudorifiques dans la paralysie. Il se trouve ce remarquable aphorisme 14 du grand Hippocrate, au livre 2, chapitre 14 des Prénotions coaques : « Les sueurs venant peu à peu sont avantageuses ; mais les sueurs venant tout à la fois sont nuisibles, ainsi que les saignées dans lesquelles on ôte tout à la fois beaucoup de sang. » {a} Louis Duret l’a commenté, {b} disant que ceux qui transpirent en abondance évacuent tant leur humeur morbifique que cela favorise l’intégrité résiduelle des parties d’où elle s’écoule. Il rejette néanmoins la sudation excessive parce qu’elle épuise les parties qui ont déjà été drainées, parce qu’elle ruine les derniers espoirs des paralytiques, et parce que les sueurs superflues proviennent de l’exclusion des parties affectées. Peut-être inspiré par ce propos, Ludovicus Septalius, au livre 6 de ses Animadversiones medicæ, no 74, condamne tout à fait les sudorifiques dans la paralysie parce qu’une fois les humeurs légères évacuées, ils assèchent énormément les plus épaisses, ce qui les épaississit plus encore ; elles obstruent alors puissamment, et deviennent plus difficiles à mobiliser et à évacuer]. {c}


  1. Traduction (Littré Hip, volume 5, § 354, page 659) du grec et du latin transcrits par Werner Rolfinck.

  2. V. note [10], lettre 11, pour les commentaires de Louis Duret sur les Prénotions coaques (Paris, 1588, pour la première édition).

  3. Fin de l’animadversion no 74, sur le traitement de la paralysie, des « Animadversions médicales » de Ludovicus Septalius (v. note [42], lettre 280 ; édition de Dordrecht, Vincent Caimax, 1650, in‑8o, pages 154‑155), qui s’assortit de deux conclusions contradictoires, imprimées dans la marge :

    • Paralyticis sudorifera inutilia [Les sudorifiques sont inutiles aux paralytiques],

    • Paralyticis diuretica optima [Les diurétiques sont excellents pour les paralytiques].

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Werner Rolfinck, le 16 août 1666, note 2.

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(Consulté le 19/04/2024)

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