Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 5 manuscrit, note 2.
Note [2]

« comme des maîtres tombés du ciel par un câble en or » ; page 149 de la Præfatiuncula de Jean Passerat, contre les jésuites : {a}

Gratuita doctrina illis est pro hamo, vel potius pro reti-iaculo, quo callidi piscatores cuncta conuerrunt cum pulvisculo. Stolidi parentes, qui suos iis credunt liberos, eadem opera columbas accipitribus, pullos miliviis et oves committent lupis. Sed quid tandem isti, per aureum funem de cælo delapsi magistri, discipulis suis tradunt ? nihil sapere, ritus Hispanos, odium legum instituitque patrii, et, ut priscis utar verbis, imbelliam, imbalnitiem, impolitiam, imparentiam, meramque cum Lavernæ sacris babariem : quam consulto huc invexerunt, opinor, ut eam soli docerent.

[L’instruction gratuite leur tient lieu de hameçon, ou plutôt de ce filet que lancent les pêcheurs pour rafler tout sans rien laisser. Les stupides parents qui leur confient leurs enfants, agissent de la même façon que s’ils livraient des colombes aux faucons, des poussins aux milans et des brebis aux loups. Mais que professent enfin à leurs élèves ces maîtres tombés du ciel par un câble en or {b} ? C’est de ne rien savoir : le rituel espagnol apprend la haine des lois et du patrimoine, et, pour employer de vieux mots, l’impuissance, la saleté, l’insouciance, la désobéissance, et la pure barbarie, conformes à l’adoration de Laverne ; {c} et je pense qu’ils l’ont délibérément importée ici pour être les seuls à l’enseigner].


  1. Præfatiuncula in disputationem de Ridiculis, quæ est apud Ciceronem in lib. ij de Oratore [Petite préface sur la discussion à propos des plaisanteries, qui est au livre ii de l’Art oratoire (de Cicéron), Ioannis Passeratii… Orationes et Præfationes [Discours et Préfaces… de Jean Passerat] (Paris, 1606, v. note [9], lettre 33, ouvrage que Guy Patin a lui-même réédité en 1637, v. note [7] de la même lettre).

  2. Mise en exergue de l’emprunt du Borboniana.

  3. Déesse des voleurs, v. note [8] du Faux Patiniana II‑7.

V. note [12], lettre 33, pour Charles i Duret, sieur de Chevry, président des Comptes, fils puîné du célèbre médecin Louis Duret (v. note [10], lettre 11) et frère de Jean Duret, professeur royal de médecine (v. note [3], lettre 149).

Du second mariage de Charles i avec Françoise Rémy était né Charles ii Duret de Chevry (1614-1700), qui hérita de la présidence paternelle ; il fut conseiller au parlement de Metz, puis à celui de Paris (en 1636, Popoff, no 1128). Tallemant des Réaux a parlé de lui dans son historiette sur son père (tome i, page 173) :

« [Charles i] mourut contrôleur général des Finances et président des Comptes. Sa femme avait eu beaucoup de biens, lui n’était pas gueux et avait quelque chose de patrimoine. Au prix de ce temps-ci, il ne fit pas une grande fortune. Son fils a vendu la Grange {a} et sa charge de président des Comptes ; il a de l’esprit, mais peu de cervelle ; il se ruine. »


  1. La terre de la Grange du Milieu, près de Grosbois, avait été acquise par Charles i Duret, qui y avait fait construire un château, connu depuis le milieu du xviiie s. sous le nom de château du maréchal de Saxe.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 5 manuscrit, note 2.

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(Consulté le 25/04/2024)

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