De Charles Spon, le 15 janvier 1658, note 2.
Note [2]

La vie de Thomas Erastus {a} occupe les pages 242‑246 des :

Vitæ Germanorum Medicorum : qui seculo superiori, et quod excurrit, claruerunt : congestæ et ad annum usque m dc xx. deductæ a Melchiore Adamo. Cum indice triplici : personarum gemino, tertio rerum.

[Vies des médecins allemands qui ont brillé au cours du présent siècle et du précédent : réunies et menées jusqu’à l’an 1620 par Melchior Adamus. {b} Avec trois index : deux pour les noms et un pour les matières]. {c}


  1. V. note [31], lettre 6, pour Éraste, dont Guy Patin désirait éditer les œuvres complètes parce qu’il avait été un ennemi acharné de Paracelse.

  2. Melchior Adam (Grodkow, Pologne vers 1575-Heidelberg 1622), historien allemand et recteur du Collège d’Heidelberg, a écrit, dans la même veine et pour la même période, les vies des théologiens, philosophes, politiques et jurisconsultes allemands (v. note [42], lettre 1020, pour les références à ces trois autres recueils biographiques cités dans notre édition).

  3. Heidelberg, Johannes Georgius Geyder, 1620, in‑8o de 451 pages.

Adam y résume la brillante production d’Éraste page 245, notamment dans ces deux paragraphes :

Inde in praxi satis fuit felix : multisque hydrope, epilepsia, podagra, et aliis compluribus morbis, quos Paracelsus incurabiles facit, divina gratia adiuvante, graviter laborantibus, sanitatem restituit.

Nec tanti apud ipsum ullius hominis fuit auctoritas : ut propter ipsum ab evidentibus sensui recedere voluerit : nec quid quisque affirmet, cum non consentit ratio ; sed quid verum sit, ex ipsa re proposita inverstigandum ubique judicavit. Astrologiam, quæ ex positu astrorum de fortunis hominum decernit ; multis et non elumbibus argumentis refutavit : sicut et Paracelsicam medicinam, quæ seu novitate, seu vanitate sua in Germania et alibi tot ingenia illexit, acerrime insectatus est, tum libris, tum thesibus, et epistolis editis. Ad ultimum etiam humanas scientias egressus, theologica tractavit : et quæstionem de disciplina Ecclesiastica et censuris non omnino ex suorum sententia agitavit : qua de re alii.

[Ainsi fut-il assez heureux en sa pratique : avec l’aide de la grâce divine, il a rétabli la santé de nombreux malades qui souffraient d’hydropisie, d’épilepsie, de podagre et de maintes autres maladies que Paracelse {a} déclare incurables.

À ses yeux, aucun homme n’avait une autorité si grande qu’elle lui fît abandonner le bon sens qu’il établissait sur ce qu’il voyait ; il ne fondait pas son jugement sur ce que toute le monde affirme sans solide raison, mais estimait devoir toujours explorer la vérité d’un fait d’après ses conséquences observables. Sur de nombreux arguments non dénués de force, il a réfuté l’astrologie qui décide du sort des hommes suivant la position des astres. De même façon, tant par ses livres et ses thèses, que par ses épîtres, il s’est très âprement acharné contre la médecine paracelsiste qui, soit pour sa nouveauté, soit par sa frivolité, a asservi tant d’esprits, en Allemagne et ailleurs. Sur la fin de sa vie, il a délaissé les sciences humaines pour traiter de théologie {b} et, sans du tout s’écarter des dogmes de sa religion, {c} il a, parmi d’autres, agité la question de la discipline ecclésiastique et des interdits].


  1. V. note [7], lettre 7.

  2. Dans sa jeunesse, Éraste avait abandonné l’étude de la théologie pour se consacrer à celle de la médecine.

  3. Le luthéranisme.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – De Charles Spon, le 15 janvier 1658, note 2.

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(Consulté le 19/04/2024)

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