Autres écrits : Une thèse quodlibétaire de Guy Patin : « L’homme n’est que maladie » (1643), note 20.
Note [20]

Pline, Histoire naturelle (livre xxvi, chapitre v ; Littré Pli, volume 2, page 197) :

Diximus elephantiasim ante Pompei Magni ætatem non accidisse in Italia, et ipsam a facie sæpius incipientem, in nare prima veluti lenticula, mox increscente per totum corpus, maculosa variis coloribus et inæquali cute, alibi crassa, alibi tenui, dura, alibi ceu scabie aspera, ad postremum vero nigrescente et ad ossa carnes adprimente, intumescentibus digitis in pedibus manibusque. Ægypti peculiare hoc malum et, cum in reges incidisset, populis funebre, quippe in balineis solia temporabantur humano sanguine ad medicinam eam. Et hic quidem morbus celeriter in Italia restinctus est, sicut et ille, quem gemursam appellavere prisci inter digitos pedum nascentem, etiam nomine oblitterato.

« Nous avons dit que l’éléphantiasis n’avait pas paru en Italie avant le temps de Pompée le Grand. {a} Cette maladie commence, elle aussi, d’ordinaire par la face : il se forme d’abord au nez une sorte de petite lentille ; puis la peau devient aride par tout le corps, marquée de taches de diverses couleurs, et inégale, ici épaisse, là mince, ailleurs dure et couverte d’aspérités galeuses ; à la fin, elle prend une teinte noire et presse les chairs sur les os ; les doigts se tuméfient aux pieds et aux mains. Ce mal est particulier à l’Égypte ; et il était funeste au peuple quand il attaquait les rois parce qu’on leur faisait alors, pour les guérir, des bains où entrait le sang humain. Au reste, cette maladie s’est promptement éteinte en Italie, ainsi que celle qu’on nommait anciennement gemursa. {b} Celle-là se logeait entre les orteils ; aujourd’hui le nom même en est oublié. »


  1. Au ier s. av. J.‑C.

  2. V. note [18], lettre 99.

V. note [16], lettre 674, pour le vers grec du Τραγοποδαγρα de Lucien de Samosate qui est cité au début de cet article : pollaï morphaï tôn athkhountôn, « les façons d’être malheureux sont nombreuses ».

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Une thèse quodlibétaire de Guy Patin : « L’homme n’est que maladie » (1643), note 20.

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(Consulté le 20/04/2024)

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