Note [21] | |
« Passons sur la majeure ». Transeat (Trévoux) : « terme de l’École et du Palais qui est purement latin et signifie “ passe ”, “ posé que cela soit ”, quand on ne veut pas nier ou accorder une proposition. On dit en proverbe, Transeat, Graecum est, non legitur : {a} on prétend que cela vient de quelques anciens commentateurs ou glossateurs du droit civil qui, n’entendant pas le grec, passaient tout ce qu’ils trouvaient de mots grecs, sans les expliquer. »Transeat major était une locution de la logique scolastique chère aux théologiens de la Sorbonne (J.‑Ferréol Perrard, Logique classique, d’après les principes de la philosophie de M. Laromiguière…, Paris, Brunot-Labbé, 1827, tome premier, page 339) :
Dans ses anonymes Recherches des Recherches et autres Œuvre de Me Étienne Pasquier, {a} le R.P. François Garasse {b} a cruellement illustré cette locution scolastique (section xiv, pages 955‑956, Très grands hommes loués excessivement par Maître Pasquier, savoir Clément marot, François Rabelais et Théodore de Bèze) : « Pour les louanges que vous donez à Clément Marot, pource que c’est un badin, je n’en dis mot ; {…] mais quant à celles que vous donnez à Rabelais, elles sont excessives et considérables, car vous ne le citez jamais qu’avec éloge d’honneur et ressentiment {c} de la dévotion que vous portez à son génie. C’est, à votre dire, le gentil, le parfait, le nonpareil, le judicieux, l’incomparable ; et en somme, pour clore avantageusement votre discours, vous le comblez de ce témoignage : De ma part, je reconnaîtrai franchement avoir l’esprit si folâtre que je ne me lassai jamais de le lire, et ne le lus oncques {d} que je n’y trouvasse matière de rire et d’en faire mon profit tout ensemble. Guy Patin était convaincu que, dans toutes les maladies et sans perdre en efficacité, on pouvait toujours substituer un remède conventionnel à un médicament chimique. Transeat major était pour lui une manière académique et polie, sinon aimable, de dire à Johann Daniel Horst que son principal argument méritait à peine d’être considéré, tant il était faible. |
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Correspondance complète et autres écrits de Guy Patin, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Johann Daniel Horst, le 8 mars 1658, note 21.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1131&cln=21 (Consulté le 30/05/2023) |