À Johann Daniel Horst, le 25 août 1657, note 22.
Note [22]

Pages 191‑192 (Ulm, 1660) :

Ubi cum dolore arenulæ minguntur, calculum quandoque minantur renum aut vesicæ. Sæpe tamen non minantur calculum, maximè si dolor absit, si scilicet illæ arenulæ in venis et ipso sanguine generentur, quod familiare scorbuticis, quorum sæpe sanguis adeò abundat arenulis, ut non tantum copiose prodeant cum urinis, sed et post sudorem cuti in vola manuum et aliis partibus se insinuent, uti nuper vidi in Illustrissima Matrona, cujus sæpe mammarum et manuum cutis ita arenulis obducebatur, ut digitorum apprenhendentium vestigia relinquerat, quâ de re pulchrè disserit sub umbone Magni Rolfinccij, M. Laur. Blumentrost, in doctiss. dissertat. de Scorbut. thes. 20.

[Quand des grains de sable sont émis dans les urines avec douleur, ils annoncent un calcul des reins ou de la vessie. Souvent pourtant, ils ne l’annoncent pas, surtout s’il n’y a pas de douleur, car ces grains de sable sont sans doute engendrés dans les veines et dans le sang lui-même ; ce qui est commun chez les scorbutiques, dont le sang contient souvent tant de grains de sable que non seulement ils s’extériorisent en abondance avec les urines, mais que surtout, après la transpiration, ils s’insinuent dans la peau, dans la paume des mains et dans d’autres parties du corps ; comme j’ai vu récemment chez une très illustre dame, dont la peau des seins et des mains était souvent à ce point recouverte de grains de sable qu’elle en laissait la trace dans les doigts qui les lui touchaient ; {a} sujet sur lequel a disserté M. Lorenz Blumentrost dans sa très savante dissertation sur les scorbutiques, thèse 20, sous la toge {b} du grand Rolfinck]. {c}


  1. La description évoque une calcinose cutanée, telle qu’on l’observe dans une forme de sclérose généralisée qui porte le nom de sclérodermie.

  2. Présidence.

  3. Disputatio inauguralis de Scorbuto quam in nomine S.S. et individuæ Trinitatis decreto et authoritate amplissimæ et gratiosissimæ Facultatis Medicæ in illustri Salana Pro Licentia obtinendi Summos in Arte Medicâ honores et privilegia Doctoralia Præside Viro Nobilissimo, Excellentissimo atque Experientissimo, Dn. Wernero Rolfinck Philos. et Med. D. Practicæ et Chimiæ P.P. celebratissimo, Facultatis Seniore gravissimo, ac Medico Ducali Saxonico splendidissimo. Dn. Præceptore ac Promotore suo, omni pietatis ac debitæ reverentiæ cultu suspiciendo placidæ Philiatrorum συζητησει subjicit M. Laurentius Blumentrost Mülhus. Thuring. ad d. … April. Loco et horis Consuetis.

    [Thèse inaugurale sur le Scorbut, {i} que M. Lorenz Blumentrost, {ii} de Mühlhausen en Thuringe, disputant, a soumise le … {iii} avril, aux lieu et heure accoutumés, au nom de la très sainte et indivisible Trinité, par décret et autorité de la très puissante et influente Faculté de Médecine de l’illustre Université d’Iéna sur la Saale, pour la licence qui doit conférer les plus hauts honneurs en l’art médical et les privilèges doctoraux, sous la présidence du très noble, très excellent et très expérimenté M. Werner Rolfinck, {iv} docteur en philosophie et médecine, très célèbre professeur public de pratique et de chimie, très puissant doyen de la Faculté et très brillant médecin du duc de Saxe : son précepteur et promoteur, qu’en tout les philiatres doivent vénérer par le culte du doux respect qui lui est dû]. {v}

    1. V. note [4], lettre 427.

    2. Lorenz Blumentrost, dit l’Ancien (Bothenheilingen en Thuringe 1609-Moscou 1705), devint en 1668 conseiller médecin du tsar Pierre ier le Grand.

    3. Quantième laissé en blanc.

    4. Werner Rolfinck a correspondu avec Guy Patin.

    5. Iéna, Blasius Lobensteins, 1648, in‑8o : il y est question, au paragraphe xli, du sédiment urinaire sablonneux ; mais sans mention de dépôts calcaires de la peau, dont l’atteinte la plus commune combine un purpura (par rupture des petits vaisseaux du derme) et des papules à la racine des poils.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Daniel Horst, le 25 août 1657, note 22.

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(Consulté le 19/04/2024)

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